Faut il réguler le colza ?

Loin d’être systématique, la régulation du colza n’intervient qu’en dernier recours à l’automne et en en cas de risque de verse avéré au printemps.

En effet, une intervention dès l’automne a tendance à entraver la dynamique de croissance. Aussi, d’autres leviers sont à privilégier dans les situations excédentaires en azote pour maîtriser le risque d’élongation avant l’hiver contribuant à une plus grande sensibilité au gel et au phoma. Une variété peu sensible à l’élongation automnale est ainsi recommandée ainsi qu’une date de semis optimale et le respect des densités.

Le risque augmente avec la précocité du stade six feuilles. Si l’intervention s’avère nécessaire et dans le cas du cumul de plusieurs risques, l’efficacité du régulateur de croissance sera optimale entre 6 et 8 feuilles ce qui implique d’anticiper. Dans le cas de crucifères déjà allongées, l’intervention ne pourra au mieux que ralentir le développement et endurcir légèrement les plantes. Dans les essais, les rendements ne sont pas forcément impactés positivement par cette intervention au point d’en couvrir le coût.

Au printemps, l’application non pertinente d’un régulateur présente également plusieurs risques tels la sensibilité au sclérotinia et des pertes de rendement en cas de stress hydrique. De ce fait, cette intervention ne doit être envisagée qu’en cas de risque avéré de verse du fait de la variété, d’excès d’apport azoté ou de densité. L’application se positionne après le stade entre-nœuds visibles (C2) alors que la reprise est engagée et avant le stade boutons accolés (D1-D2).