Optimiser la fertilisation azotée

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Un colza bien nourri est aussi plus résistant

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LA référence pour votre colza

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Luc Champolivier, chargé d'études agronomie et fertilisation chez Terres Inovia, rappelle l’importance du raisonnement de la nutrition azotée en s’appuyant sur les mesures ou estimations de biomasse et les outils d’aide à la décision. S’appuyant sur quatre années d’expérimentation, il évoque l’intérêt d’un apport en octobre dans une stratégie de protection intégrée du colza. Mentionnant la pertinence de l’usage des Produits Résiduaires Organiques (PRO) pour cette culture, il annonce également des évolutions à venir concernant la fertilisation soufrée.

« Lorsque le colza a absorbé beaucoup d’azote à l’automne il est possible de réduire les fertilisations ultérieures jusqu’à l’impasse dans certaines situations, explique Luc Champolivier. Dans l’objectif de faire des économies, les producteurs ne doivent pas hésiter à respecter les recommandations de la Réglette Azote colza y compris lorsque les doses préconisées sont faibles ». Sur ce point, les optimums technique et économique sont proches. Si des interventions au printemps s’avèrent nécessaires, leur fractionnement et la synchronisation avec les besoins de la plante sont recommandés.

Plus de 150 000 ha de télédétection de la biomasse

« Labellisée Comifer, la Réglette Azote colza est libre d’accès, gratuite et simple d’utilisation » souligne Luc Champolivier. Une dizaine d’informations seulement est nécessaire pour la renseigner dont le département, le type de sol, l’objectif de rendement, les apports de matières organiques, le précédent, et l’éventuelle association avec une légumineuse. L’expert ajoute « elle intègre également les indicateurs de biomasse entrée et sortie d’hiver. Ils peuvent être mesurés par pesée au champ mais sont de plus en plus estimés par télédétection avec des partenariats que nous élaborons et validons. Les surfaces souscrites en télédétection sont de l’ordre de 150 000 à 200 000 ha annuellement ». Si les gros colzas sont le signe d’une absorption plus importante à l’automne, la précision de la méthode visuelle reste limitée. Néanmoins, une table de correspondance est incluse dans la Réglette.

Luc Champolivier recommande d’estimer la biomasse et donc les quantités absorbées en entrée et sortie d’hiver en particulier dans les secteurs où le gel hivernal est fréquent. En effet, dans ces conditions, la disparition de feuilles est synonyme de pertes d’azote or 50 % de celles-ci peuvent être remobilisées au printemps. En dehors de ces secteurs, une pesée sortie d’hiver peut suffire.

Outre la dose totale, il convient de noter que la Réglette Azote colza fournit des conseils de mise en œuvre tels que le fractionnement.

Renforcer les capacités du colza à lutter contre les bioagresseurs

« Ces quatre dernières années, nous avons expérimenté l’apport d’azote à l’automne en vue de la protection intégrée des cultures, relate Luc Champolivier. L’objectif est de prolonger la dynamique de croissance du colza jusqu’à l’entrée d’hiver ».

Dans la majorité des cas, les 30 unités apportées en octobre apparaissent aussi bien valorisées que celles au semis. L’expert précise « cette fertilisation en végétation à l’automne n’a pas d’intérêt en termes de quantité de biomasse ni d’azote absorbé. En revanche, elle assure une trajectoire de croissance favorable à la tolérance du colza face à la pression des bioagresseurs à cette période. En effet, l’apport au semis accélère la croissance jusqu’en octobre mais une faim d’azote peut être observée après » . Celle-ci crée un déficit de croissance préjudiciable aux capacités de la plante à faire face à la pression des larves de grosses altises. L’expert indique « un tel apport en octobre favorise une croissance active jusqu’à l’entrée en hiver » . Au-delà des grosses altises, cette pratique limite les dégâts du charançon du bourgeon terminal et freine le développement des adventices.

Sur la base de ces expérimentations, le 7e Programme d’action national nitrates autorise la mise en œuvre de cette nouvelle pratique sous conditions. Elle est notamment réservée aux situations de risque d’apparition d’une carence azotée. Luc Champolivier mentionne ainsi « les conditions d’application de cette autorisation incluent un semis avant le 25 août sans apport de matière organique. L’intervention doit également être réalisée entre le stade 4 feuilles et le 15 octobre ». Les programmes régionaux potentiellement plus restrictifs sont en cours de discussion. Mais, il est d’ores et déjà prévu que la mesure soit réexaminée en 2027. Sa reconduction sera conditionnée par la maîtrise du risque de lixiviation de l’azote, et la réduction des traitements insecticides.

« Cette recommandation s’applique en cas de risque fort d’infestation larvaire ou de stress biotique et abiotique, souligne Luc Champolivier. Dans le cas contraire, les anciennes règles s’appliquent »

Valoriser les fertilisants organiques

« Le colza se distingue par ses fortes capacités d’absorption de l’azote à l’automne lesquelles offrent l’opportunité de valoriser les Produits Résiduaires Organiques à cette saison dans le cas d’un semis en août, rappelle Luc Champolivier. Cela permettra en outre de réduire les apports d’azote minéral au printemps ».

Dans les parcelles à faire disponibilité en azote, les fertilisants organiques sont ainsi une option intéressante avant le semis à condition d’opter pour des produits libérant cet élément rapidement (lisiers, fientes, fumiers peu pailleux, digestats). Ceux de type amendement seront évités car ils pourraient mobiliser de l’azote à court terme. Dans tous les cas, les contributions de ces produits en phosphore et potassium devront être prises en compte dans la gestion de la fumure de fond.

En cas d’épandages réguliers d’effluents toutefois, le risque d’élongation augmente ce qui accroît la sensibilité de la culture au phoma et au gel. Terres Inovia recommande alors de privilégier les variétés non sensibles à l’élongation automnale et tolérantes au phoma. Les semis avant le 20 août doivent être évités et la densité maîtrisée.

Autre sujet d’actualité, « nous retravaillons sur la fertilisation soufrée des colzas après avoir constaté une absence de réponse à cet apport dans un nombre significatif de situations, évoque Luc Champolivier. Historiquement, face aux risques et conséquences d’une carence, il était conseillé d’amener systématiquement 75 unités sous forme de SO3. C’est toujours le cas. Mais, nous acquérons des références depuis 4-5 ans en vue de l’élaboration d’une grille de décision. »

 

LG Aviron

LG AVIRON est la semence colza n°1 en France depuis 2021 ! Elle bénéficie de la technologie de résistance partielle à la virose TuYV tout en adoptant un cycle précoce. Doté d’une excellente dynamique automnale avec maîtrise de son élongation, il est aussi un levier contre les insectes par sa dynamique de reprise printanière.

Pourquoi choisir LG Aviron ?

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Bonnes conditions : 25 à 35 graines/m2

Conditions sèches : 30 à 45 graines/m2

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    Obtenteur : Limagrain

    Année d’inscription : 2019

    Précocité maturité : demi-précoce

    Précocité reprise : intermédiaire

    Précocité floraison : demi-précoce

    PMG : élevé

    Hauteur de plante : haute

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Élise, experte rédaction
chez Agriconomie.