La récente recommandation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) de bannir les aliments à base de soja en restauration collective suscite des interrogations au sein des filières agricoles et agroalimentaires. Quelles en sont les raisons et quelles conséquences pour les professionnels de la restauration hors domicile ?
Le soja et les isoflavones : un risque pour certaines populations
Le soja est une légumineuse largement utilisée dans l’alimentation humaine, notamment comme alternative aux protéines animales. Cependant, il contient des isoflavones, des composés végétaux aux propriétés phyto-œstrogéniques, c’est-à-dire capables d’imiter l’action des hormones féminines (œstrogènes). L’Anses souligne que la consommation excessive d’isoflavones pourrait avoir des effets délétères sur la santé, en particulier chez les jeunes enfants, les adolescents et les femmes enceintes.
L’agence sanitaire met en avant des risques potentiels tels que des perturbations hormonales et un impact sur la puberté, justifiant ainsi sa recommandation d’exclure les aliments à base de soja des repas servis en restauration collective.
Un défi pour la restauration collective et les filières agroalimentaires
Si le soja est un ingrédient phare des substituts végétaux, d’autres solutions existent pour maintenir une offre riche en protéines tout en respectant les nouvelles recommandations sanitaires. Parmi elles :
- Les légumineuses : pois chiches, lentilles et haricots rouges sont riches en protéines et en fibres, tout en étant dépourvus de phyto-œstrogènes problématiques.
- Les céréales complètes : le quinoa, l’épeautre et l’amarante apportent un bon équilibre en acides aminés essentiels.
- Les protéines de pois et de féverole : de plus en plus utilisées dans les alternatives végétales, elles offrent une solution locale et sans risque hormonal.
Cette recommandation soulève plusieurs défis pour les professionnels de la restauration collective. Depuis plusieurs années, les protéines végétales, dont celles issues du soja, ont pris une place croissante dans les menus, notamment pour répondre aux objectifs de diversification alimentaire et de réduction de la consommation de viande fixés par la loi EGALIM.
Vers une évolution des pratiques alimentaires ?
Cette recommandation de l’Anses pourrait accélérer la transition vers une diversification des sources de protéines dans la restauration collective et inciter les filières agroalimentaires à développer de nouvelles formulations plus variées. Elle souligne aussi l’importance d’une veille scientifique continue sur l’impact des aliments sur la santé publique.
Avec cette nouvelle directive, les cantines scolaires, les établissements de santé et les entreprises devront revoir leurs approvisionnements et proposer des alternatives aux produits à base de soja. Les fournisseurs, quant à eux, devront adapter leurs formulations et se tourner vers d’autres sources de protéines végétales telles que les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots) ou les céréales (quinoa, épeautre).
Et vous, quelles sont vos avis pour une alimentation collective équilibrée et sécurisée ?