
Le 2 juin dernier, la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 10 millions d’euros pour soutenir les Projets alimentaires territoriaux (PAT) en 2025. Une annonce qui s’inscrit dans la dynamique de la planification écologique et de la souveraineté alimentaire. Mais concrètement, à quoi servent les PAT ?
Relocaliser l’agriculture pour nourrir les territoires
Les Projets alimentaires territoriaux (PAT) sont des dispositifs de plus en plus répandus en France. Portés par des collectivités locales — souvent en lien avec des agriculteurs, des associations, des entreprises ou des établissements scolaires —, ils ont pour but de rapprocher production agricole et consommation locale.
L’idée ? Repenser nos systèmes alimentaires à l’échelle locale, en tenant compte des enjeux agricoles, environnementaux, sociaux et économiques du territoire.
Des objectifs concrets pour transformer l’alimentation
- Favoriser une alimentation saine, locale et de qualité
- Soutenir l’agriculture de proximité et les circuits courts
- Réduire la précarité alimentaire
- Préserver les ressources naturelles et la biodiversité
- Renforcer la résilience des territoires face aux crises climatiques ou sanitaires
À ce jour, plus de 440 PAT sont reconnus par le ministère de l’Agriculture. Et leur nombre ne cesse de croître.
10 millions d’euros pour accélérer la dynamique
Le financement annoncé par Annie Genevard permettra :
- De faire émerger de nouveaux PAT, notamment dans des zones rurales ou périurbaines encore peu dotées
- De soutenir les projets en développement, en finançant des actions concrètes : mise en place de filières locales, accompagnement des cantines vers plus de bio et de local, ateliers d’éducation à l’alimentation, plateformes logistiques territoriales, etc.
- De renforcer la structuration de filières alimentaires locales à travers des diagnostics territoriaux, des outils numériques de coordination, ou encore des démarches de labellisation
Des appels à projets pour révéler les talents locaux
Dans le cadre du Programme national pour l’alimentation (PNA), un appel à projets a permis de sélectionner 21 lauréats en 2024-2025 :
- 11 PAT en phase d’émergence
- 6 projets innovants aux croisements de l’alimentation, de l’insertion et de la transition écologique
- 4 projets d’essaimage, pour reproduire à grande échelle des modèles qui fonctionnent
Montant total estimé : entre 2,3 et 2,8 millions d’euros.
Vers une compétence territoriale « alimentation » ?
Ce succès soulève une nouvelle question : faut-il donner aux collectivités une compétence officielle en matière d’alimentation ?
De nombreux élus et acteurs locaux plaident en ce sens. Aujourd’hui, les collectivités jouent un rôle moteur dans la transition alimentaire, mais sans cadre juridique clair. La reconnaissance d’une compétence territoriale spécifique permettrait de pérenniser et sécuriser les PAT, en les inscrivant durablement dans les politiques publiques locales.
L’alimentation, levier de transition globale
Au-delà des chiffres, ce soutien renouvelé aux PAT est un signal fort : le changement de modèle alimentaire passera par les territoires. Du champ à l’assiette, des producteurs aux citoyens, les PAT créent des ponts pour réinventer notre façon de nourrir la France — plus locale, plus juste, plus durable.
Pour en savoir plus ou initier un PAT sur votre territoire, rendez-vous sur : agriculture.gouv.fr/projets-alimentaires-territoriaux