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Cultures

Adjuvant : le guide complet pour mieux protéger vos cultures

Date de publication : 03/06/2024 Temps de lecture : 5 minutes

Encore méconnue il y a une quinzaine d’années, l’utilisation des adjuvants se démocratise dans le monde agricole. Dans ce guide, on vous explique ce qu’est un adjuvant et comment utiliser ce type de préparation pour améliorer l’efficacité de vos traitements phytosanitaires. C’est parti !

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Qu’est-ce qu’un adjuvant ?

Le terme « adjuvant » vient du latin « adjuvare », qui signifie « aider, seconder ».

Un adjuvant est une substance non active que vous pouvez associer à des produits phytosanitaires en mélange, dont la fonction est de renforcer l'efficacité de ces derniers. C'est un "agent secondaire" essentiel.

Dans le monde agricole, ces auxiliaires sont (très) utilisés pour optimiser les performances des herbicides, insecticides et fongicides car ils participent à une protection complète des plantes.

Au cours des 15 dernières années, l’usage des adjuvants en agriculture s’est rapidement démocratisé sur l’ensemble du territoire et pour cause : ces préparations sont dépourvues d’activité phytopharmaceutique, mais elles peuvent modifier les propriétés de vos bouillies et donc les renforcer.

Résultat : lors de l'application d'une solution comprenant le bon adjuvant, votre produit pénètre mieux dans la plante, et les risques de dérive dans les eaux sont plus faibles, réduisant ainsi le risque de gâchage de celle-ci.

Quels usages pour les professionnels agricoles ?

Aujourd’hui, plus de 70% des agriculteurs français utilisent des adjuvants pour mieux protéger leur récolte, selon l’Association Française pour les Adjuvants (AFA).

Dans le détail, une récente étude de l’AFA révèle que les adjuvants sont surtout utilisés sur les blés tendres d’hiver (78%) et les betteraves (66%) mais d’autres cultures sont également très consommatrices d’adjuvants. C’est notamment le cas des orges d’hiver (53%).

Les professionnels agricoles interrogés par l’AFA indiquent avoir surtout recours à des adjuvants en association avec des herbicides sélectifs (78%).

Dans une moindre mesure, ils combinent également ces préparations avec des fongicides (39%) et des herbicides non sélectifs (25%).

Les différents types d’adjuvants

Historiquement, les adjuvants sont séparés en trois grandes catégories, selon leur nature chimique. Chacune avec des propriétés distinctes.

Les huiles

Les adjuvants à base d'huile sont des liquides gras qui ne se mélangent pas à l'eau. Il en existe plusieurs types :

  • Les huiles minérales : ce sont les plus utilisées. Elles sont dérivées du pétrole et leur "pouvoir" consiste en l'apparition d'une fine couche sur les feuilles de vos cultures pour améliorer l’absorption de vos traitements phytopharmaceutiques
  • Les huiles végétales : elles sont issues de plantes, comme le colza ou le soja. Biodégradables, ces huiles sont très utilisées en bio. Elles facilitent la pénétration des substances actives dans les tissus des végétaux
  • Huile de synthèse : ces huiles sont fabriquées à l’aide de procédés chimiques. Il s’agit d’une famille de produits très variés, dont les propriétés varient selon les cas : compatibilité accrue avec certains produits, meilleure dispersion…
  • Huile de résine : moins communes, ces huiles servent le plus souvent à protéger les plaies (mastic) ou à créer une barrière physique (glu). Elles sont également connues sous le nom de "fausses huiles"

Ce type d’adjuvant est surtout utilisé pour améliorer l’adhérence des produits phytosanitaires sur les feuilles et favoriser leur absorption par les plantes pour une protection optimale de vos cultures.

Les adjuvants mouillants

Les adjuvants mouillants sont des composés tensio-actifs, conçus pour produire une réaction capable de réduire la tension superficielle de l’eau dans la solution pulvérisée.

Résultat : les gouttelettes s’étalent mieux sur la plante, ce qui assure une couverture plus uniforme, et donc une meilleure protection.

Ce type d’adjuvant peut grandement améliorer l’efficacité de vos produits herbicides, fongicides, ou insecticides.

Les sulfates

Dernière catégorie d’adjuvant agricole : les sulfates, ou sels. Le plus souvent, il s’agit de solutions aqueuses de sulfate d’ammonium.

Cette substance a un effet hygroscopique : elle permet de réhydrater les gouttelettes pulvérisées pour les maintenir à l’état liquide pendant plus longtemps.

Les sulfates peuvent également vous aider à modifier le pH de votre bouillie pour la rendre plus acide.

Cette manœuvre a un double intérêt, puisqu’un pH optimal augmente la solubilité des substances actives et facilite leur absorption par la plante.

Autre avantage : les sulfates peuvent lier les cations, des particules chargées positivement, comme le calcium, qui sont présentes dans l'eau dure.

Ils empêchent ainsi la formation de complexes insolubles, qui pourraient réduire l’efficacité de vos produits herbicides.

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Adjuvant en agriculture : quels avantages ?

Chaque adjuvant présente une ou plusieurs propriétés. Officiellement, ces dernières sont appelées "fonctionnalités". Les fonctionnalités d’un adjuvant sont toujours évaluées avant que ce dernier ne soit mis sur le marché

Il existe plusieurs fonctionnalités différentes relatives aux adjuvants :

Il existe plusieurs types de fonctionnalités pour un adjuvant :

  • Qualité de la bouillie : il existe des adjuvants capables d’améliorer les propriétés physiques et chimiques de votre bouillie. C’est le cas des adjuvants avec une action anti-mousse, ou de ceux qui agissent sur le pH
  • Moins de risques de dérive : certains adjuvants permettent de modifier la consistance de votre traitement phytosanitaire pour homogénéiser le calibre des gouttelettes et réduire la dérive
  • Meilleure rétention : il existe des adjuvants qui aident les plantes à mieux absorber les gouttelettes de pulvérisation en réduisant le rebond des gouttes lorsqu'elles touchent la surface des feuilles
  • Meilleure couverture : les adjuvants peuvent faciliter l’étalement des gouttelettes de bouillie sur la cuticule, ce qui permet de maximiser la surface de contact et donc l’efficacité du traitement
  • Meilleure pénétration : certains adjuvants aident les substances actives à traverser la cuticule. Résultat : plus de produit atteint le site d'action, ce qui améliore le niveau de protection
  • Maintien des propriétés : il existe des adjuvants capables de retarder l’évaporation des gouttelettes présentes sur les plantes, ce qui empêche les substances actives de se cristalliser et de perdre leur efficacité
  • Moins de lessivage : les fongicides de contact doivent rester sur la plante pour garantir une bonne protection. Certains adjuvants peuvent les rendre plus résistants au lessivage par la pluie ou l’irrigation

Pour toutes ces raisons, l’utilisation d’adjuvant est considérée comme l’un des leviers PIC (Protection Intégrée des Cultures) du portail EcophytoPIC.

Ces substances permettent de potentialiser vos traitements, réduire votre consommation d’intrants, et faire des économies.

En résumé : vous traitez moins et mieux. Et vous optimisez au passage votre IFT (Indicateur de Fréquence de Traitements phytosanitaires).

Le tout, sans faire courir plus de risques à vos cultures, puisque ces dernières sont encore mieux protégées lorsque vous utilisez des adjuvants.

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Comment choisir le meilleur adjuvant pour vos cultures ?

Il existe des dizaines d’adjuvants. Et chacun a des propriétés bien spécifiques. Alors comment faire le bon choix pour protéger votre récolte ?

Dans cette section, on vous partage les principaux critères à prendre en compte pour choisir vos adjuvants en agriculture :

  • Type de culture : le type d’adjuvant utilisé ne sera pas forcément le même d’une culture à l’autre. Commencez par identifier les besoins propres à votre culture, et trouver les adjuvants susceptibles d’y répondre
  • Propriétés : certains adjuvants limitent la dérive. D’autres améliorent la rétention, ou favorisent l’étalement de vos traitements. Pour choisir le bon adjuvant, déterminez les propriétés qui vous intéressent
  • Produits phytosanitaires : vérifiez toujours que l’adjuvant est compatible avec les produits phytopharmaceutiques que vous utilisez. Certains adjuvants fonctionnent mieux avec les herbicides, d’autres avec les fongicides
  • Conditions climatiques : adaptez le choix de vos adjuvants au climat local. Par exemple, si vous êtes dans une région pluvieuse, optez de préférence pour un adjuvant qui améliore la résistance au lessivage
  • Autres adjuvants : vous utilisez déjà un (ou plusieurs) adjuvant ? Dans ce cas, vérifiez que la nouvelle préparation que vous allez acheter est bien compatible avec les substances que vous utilisez à présent
  • Bio ou conventionnel : certains adjuvants peuvent être utilisés dans le cadre d’un itinéraire cultural en bio. Tandis que d’autres sont uniquement autorisés en agriculture conventionnelle
  • Budget : si vous avez un budget limité et que vous souhaitez améliorer les marges de votre exploitation, prenez le temps de comparer les prix des différents adjuvants avant de faire votre choix

Si vous prenez en compte ces facteurs, vous pourrez sélectionner l’adjuvant le mieux à même de répondre à vos besoins actuels.

Adjuvant agricole : que dit la loi ?

Les adjuvants et leur utilisation en France sont très réglementés, notamment car ils présentent des risques pour la santé en attaquant le système immunitaire (allant de la simple grippe au cancer). Pour obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), ces substances doivent démontrer leur efficacité sur au moins l’une des 7 propriétés déjà évoquées.

Pour votre information, l’attribution de l’AMM d’un adjuvant est encadrée par la directive CE 91/414. Concrètement, le fabricant doit déposer un dossier avec des preuves sur l’efficacité de la préparation, ainsi qu’une explication détaillée de son mode d’action.

L’utilisation d’adjuvants pour raisonner vos traitements est encouragée par les chartes de bon voisinage que mettent en place certains territoires pour favoriser le dialogue entre habitants, élus locaux, et agriculteurs.

Bon à savoir : le plan Écophyto, qui vise à réduire l'usage des produits phytosanitaires, ne comptabilise pas les adjuvants dans son calcul des doses homologuées utilisées par hectare.

En cas de doute ou d'une quelconque question, nos experts sont à votre disposition sous 4h, au 03 52 99 00 00 (appel non surtaxé).

Ce qu'il faut retenir :

  • Les adjuvants renforcent l'efficacité des traitements phytosanitaires sans activité propre
  • Utilisés par plus de 70% des agriculteurs français, surtout avec des herbicides sélectifs
  • Trois types principaux : huiles (minérales, végétales, synthétiques, résine), mouillants, sulfates
  • Avantages : meilleure pénétration, moins de dérive, meilleure rétention, et moins de lessivage
  • Choisir en fonction du type de culture, conditions climatiques, et compatibilité avec autres produits

Les questions fréquentes que l'on se pose à propos des adjuvants

Vous pouvez retrouver une large sélection d’adjuvants agricoles de qualité directement sur la plateforme e-commerce Agriconomie. Nous proposons actuellement plus de 20 références, dont plusieurs préparations très populaires auprès des agriculteurs, comme le CANTOR, l’HELIOSOL, ou encore l’ADENDA.

Attention au stockage de vos adjuvants. Cette étape est essentielle pour maintenir l’efficacité des substances et éviter tout risque de contamination. Conservez les adjuvants dans un endroit frais, sec et bien ventilé, à l’abri de la lumière directe du soleil. Utilisez les contenants d'origine pour limiter le risque de fuite. Enfin, assurez-vous que le lieu de stockage est sécurisé et que vos produits sont hors de portée des enfants et des animaux.

Les adjuvants n’ont pas d’activité phytopharmaceutique à proprement parler. Mais cela ne signifie pas qu’ils sont sans risque. Lorsqu’ils sont mal utilisés, les adjuvants peuvent augmenter le risque de phytotoxicité, entraîner des irritations cutanées, ou vous faire dépasser les niveaux de résidus permis (LMR). Pour éviter cela, respectez les dosages recommandés, utilisez des équipements de protection individuelle (EPI) lorsque vous manipulez des adjuvants, lisez les étiquettes et suivez attentivement les instructions fournies par le fabricant.

En France, les adjuvants sont autorisés en agriculture biologique (AB) depuis le 1er janvier 2022. Ces produits peuvent par conséquent être utilisés avec des bouillies fongicides et insecticides à condition qu’ils soient conformes au règlement (CE) n° 1107/2009 et certifiés utilisables en agriculture biologique (UAB).

Dans certains cas, il est possible de mélanger différents adjuvants pour maximiser l’efficacité de votre stratégie de protection des cultures. Vous pouvez par exemple associer une huile avec un mouillant. Ou une huile avec du sulfate d’ammonium. Cela dit, avant de combiner plusieurs adjuvants, consultez les étiquettes des produits pour vérifier leur compatibilité, ou contactez le fabricant.