Le Lupin : Composition, variétés et utilisations en agriculture

Q: Est-ce que le lupin se mange ?

Oui, le lupin est comestible. On le trouve sous forme de graines, souvent utilisées pour l'apéritif ou dans des produits végétaux (farine, substituts de viande). Il est riche en protéines et en fibres. Toutefois, certaines variétés contiennent des alcaloïdes, toxiques pour l'homme, qui nécessitent un trempage et un rinçage avant consommation.

Q: Quelle est la différence entre lupin fourrager et lupin grain ?

Le lupin fourrager est cultivé pour l’alimentation animale. Il est utilisé en ensilage ou comme fourrage vert pour nourrir le bétail. Ses variétés sont sélectionnées pour leur forte production de biomasse et leur digestibilité. Le lupin grain, quant à lui, est destiné à la production de graines riches en protéines, utilisées dans l’alimentation humaine et animale.

Q: Peut-on cultiver du lupin en agriculture biologique ?

Le lupin est adapté à l’agriculture biologique. Grâce à sa capacité à fixer l’azote dans le sol, il réduit le besoin en engrais chimiques. Il est également résistant aux variations climatiques et peut être cultivé sans recours aux herbicides de synthèse. Une bonne rotation des cultures est toutefois nécessaire pour limiter les risques de maladies.

Q: Quel rendement espérer avec du lupin ?

En moyenne, on peut espérer un rendement entre 20 et 40 quintaux par hectare pour le lupin grain. Le lupin fourrager, quant à lui, peut produire entre 8 et 12 tonnes de matière sèche par hectare. Une bonne gestion des adventices et une fertilisation adaptée permettent de maximiser la productivité de cette légumineuse.

Q: Comment manger des graines de lupin ?

Les graines de lupin doivent être trempées et cuites avant d'être consommées, mais peuvent ensuite être dégustées telles quelles à l'apéritif, ajoutées à divers plats cuisinés, utilisées comme farine, ou même servir de substitut végétarien.

Mis à jour : 09 Juin 2025 | Publié : 12 Février 2025
Cipan-Fourragère
Temps de lecture : 6 minutes

Le Lupin : Composition, variétés et utilisations en agriculture

Ce qu'il faut retenir :

Le lupin est une légumineuse riche en protéines (30 à 40 %), utilisée pour l'élevage et l'alimentation humaine.
Il améliore la fertilité des sols grâce à sa capacité à fixer l'azote atmosphérique.
Il existe trois variétés principales : lupin blanc (productif), lupin bleu (robuste), et lupin jaune (adapté aux sols acides).
Le lupin blanc offre les meilleurs rendements (jusqu'à 40 q/ha) et est le plus riche en nutriments.
Il se sème en automne (lupin d'hiver) ou au printemps, selon la variété.
La culture est éligible à une aide PAC de 100 à 200 €/ha et permet de réduire les coûts d'engrais azoté.
En alimentation humaine, le lupin est sans gluten, riche en fibres et pauvre en amidon.

Le lupin est une culture aux multiples atouts : riche en protéines, il améliore la fertilité des sols et offre une rentabilité intéressante. Dans cet article, découvrez ce qu'est le lupin, comment cultiver cette légumineuse, et ses principaux débouchés en agriculture.

Qu'est-ce que le lupin ? ( Plante et fleur )

Le lupin est une plante légumineuse appartenant au genre Lupinus, qui regroupe plus de 200 espèces. Cultivé depuis l’Antiquité, cette culture est appréciée pour ses graines riches en protéines et ses nombreux débouchés pour l'alimentation humaine et animale.

Cette plante annuelle à tiges dressées peut atteindre 60 cm à 1,5 m selon la variété. Grâce à son système racinaire pivotant, elle explore le sol en profondeur, ce qui favorise l’aération du sol, l’absorption des nutriments et la fixation naturelle de l’azote.

Les gousses allongées du lupin contiennent des graines de forme ovales avec une forte teneur en protéines et en fibres. Les feuilles de ce végétal sont palmées, et ses fleurs colorées varient du blanc au bleu ou au jaune selon l’espèce.

champ de lavande violette et de lupin jaune

Quelle est la composition nutritionnelle du lupin, une légumineuse ? ( protéine, fibres, matière grasse )

Les graines de lupin sont riches en protéines, en fibres et en micronutriments, ce qui en fait une légumineuse aux nombreux bienfaits, ainsi qu'une excellente alternative au soja. Dans le détail, selon Terres Inovia, chaque graine contient :

30 à 40 % de protéines, selon l'espèce et les conditions de culture.
8 à 15 % de fibres, favorisant la digestion et la santé intestinale.
12 % de cellulose
9 % de matières grasses
Moins de 5 % d'amidon .
4 % de minéraux (calcium, magnésium, phosphore et potassium).
Source de vitamines B.

Seul bémol : certaines variétés de lupin contiennent des alcaloïdes amers, qui sont toxiques à forte dose. Les variétés dites "douces" (sélectionnées pour leur faible teneur en alcaloïdes) sont utilisées en alimentation humaine et animale.

Culture du lupin : principales variétés cultivées en agriculture

En agriculture, trois variétés de lupin sont principalement utilisées : le lupin blanc (Lupinus albus), le lupin bleu (Lupinus angustifolius) et le lupin jaune (Lupinus luteus). La plus répandue et la plus productive est (de loin) le lupin blanc.

Variété	Avantages	Contraintes
Lupin blanc (Lupinus albus)	Rendement élevé (35 à 40 quintaux/ha en conditions optimales). Très riche en protéines et en fibres, avec une faible teneur en alcaloïdes. S'adapte aux sols pauvres en azote.	Sensible à l’anthracnose (maladie fongique). Moins tolérant au stress hydrique et aux températures élevées en fin de cycle. Ne supporte pas les sols calcaires.
Lupin bleu (Lupinus angustifolius)	Bonne résistance aux maladies, notamment à l’anthracnose. Adapté aux sols acides et aux climats froids. Cycle de culture plus court, permettant des semis tardifs. Rendement stable (25 à 30 quintaux/ha).	Moins productif que le lupin blanc. Moins riche en protéines et en huile.
Lupin jaune (Lupinus luteus)	Tolérant aux sols à pH très bas (jusqu’à 4,5) et pauvres en nutriments. Teneur en protéines élevée par rapport aux autres espèces. Convient aux zones de faible fertilité et conditions difficiles.	Rendement faible (10 à 20 quintaux/ha). Sensible à l’anthracnose. Teneur élevée en alcaloïdes, nécessitant un traitement préalable pour l’alimentation.

Quelle variété de lupin choisir ?

Si vous recherchez du rendement et une teneur élevée en protéines → Lupin blanc.
Si vous voulez une culture plus résistante et stable, notamment en bio → Lupin bleu.
Si vous cultivez sur des sols très acides ou pauvres → Lupin jaune.

Pourquoi cultiver du lupin ?

Le lupin présente plusieurs atouts sur le plan agronomique et économique. Voici les principaux avantages de cette culture :

Réduction des coûts de fertilisation : grâce à la fixation de l’azote, le lupin diminue les besoins en engrais azotés.
Aide financière de la PAC : les producteurs de lupin bénéficient d’une aide couplée aux légumineuses de 100 à 200 €/ha, renforçant la rentabilité de la culture.
Bon rendement : entre 10 à 40 q/ha avec un prix de vente attractif (autour de 350 à 450 €/t) selon la qualité et le débouché.
Demande en forte croissance : le marché des protéines végétales explose, boostant la consommation de lupin pour l'alimentation humaine et animale.
Moins de risques économiques : culture résiliente qui améliore la rotation des cultures et réduit la dépendance au soja importé.

Comment cultiver le lupin ?

Date des semis, principales maladies, modalités de stockage... Voici l'essentiel de ce que vous devez savoir pour cultiver le lupin.

Semis du lupin : Quand et comment mettre les graines de lupin en terre ? ( hiver & printemps )

Le période du semis et la densité sont des facteurs déterminants pour garantir une levée homogène. Semez à une profondeur de 3 à 4 cm.

Période de semis :

Lupin d’hiver : entre septembre et octobre, avant les premières gelées.
Lupin de printemps : entre février et mars, dès que le sol est bien ressuyé.

Densité de semis recommandée :

Lupin blanc : 40 à 60 graines/m².
Lupin bleu : 90 à 120 graines/m².
Lupin jaune : 70 à 90 graines/m².

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Quelles sont les maladies et ravageurs du lupin ?

Principales maladies du lupin :

Anthracnose (Colletotrichum lupini) : maladie la plus dangereuse, provoquant la déformation des tiges et une chute du rendement.
Rouille (Uromyces lupinicolus) : provoque des pustules brun-orangé sur les feuilles, réduisant la photosynthèse.
Botrytis (Botrytis cinerea) : entraîne une pourriture grise sur les fleurs et les gousses en conditions humides.

Principaux ravageurs du lupin :

Mouche des semis (Delia platura) : pond sur les graines, provoquant des pertes à la levée.
Sitone (Sitona lineatus) : grignote les feuilles et endommage les nodosités racinaires.
Puceron du lupin (Macrosiphon albifrons) : colonise les jeunes pousses et transmet des maladies.

Quand et comment se récolte le lupin ? Et comment le stocker ?

Type de lupin	Période de récolte	Indicateurs de maturité
Lupin d’hiver	Entre mi-juillet et début août	Les gousses brunissent et deviennent sèches. La teneur en eau des graines est inférieure à 15 %. Éviter les récoltes tardives pour limiter l’égrenage.
Lupin de printemps	Entre mi-août et septembre	Les gousses brunissent et deviennent sèches. La teneur en eau des graines est inférieure à 15 %. Éviter les récoltes tardives pour limiter l’égrenage.

Stockage des graines :

Stocker à moins de 15 % d’humidité.
Ventiler et surveiller la température du stockage pour éviter l’échauffement.
Les graines de lupin ne contiennent pas d’insectes émergents, mais une surveillance est recommandée.

Quels sont les débouchés du lupin en agriculture ? ( Alimentation animale & humaine )

Le lupin est une culture aux nombreux débouchés en agriculture. Grâce à sa haute teneur en protéines, sa richesse en fibres et sa digestibilité, il est utilisé aussi bien en alimentation animale qu'en alimentation humaine.

Alimentation animale : Le lupin est un excellent substitut au soja pour l’alimentation du bétail. Il est riche en protéines (30 à 40 %) et possède une bonne digestibilité, ce qui en fait un ingrédient clé pour les élevages bovins, ovins, les porcs et les volailles.
Alimentation humaine : Le lupin est apprécié pour ses propriétés nutritionnelles : riche en protéines et fibres, sans gluten et pauvre en amidon, il est consommé sous forme de farine en boulangerie, de graines en encas ou intégré dans des alternatives végétales.