Sorgho Culture : Tout savoir ( cultures & bienfaits )

  • Mis à jour : 09 Juin 2025   |   Publié : 04 Janvier 2024
  • Cipan-Fourragère Sorgho
  • Temps de lecture : 5 minutes
Sorgho Culture : Tout savoir ( cultures & bienfaits )

Ce qu'il faut retenir :

  • Le sorgho est une céréale résiliente originaire d’Afrique, capable de résister à la sécheresse et adaptée aux zones à faible pluviométrie.
  • Il consomme environ 30 % d’eau en moins que le maïs, tout en assurant un bon rendement et une faible exigence en intrants.
  • Le sorgho se décline en plusieurs variétés : grain, fourrager, sucrier ou biomasse, selon l’objectif de culture.
  • Sa valeur nutritionnelle élevée (sans gluten, riche en fibres, protéines, minéraux) en fait un aliment de choix pour l’homme et les animaux.
  • En plus de ses débouchés agricoles et industriels, le sorgho s’intègre parfaitement dans les rotations culturales pour améliorer la structure du sol et limiter les adventices.

Le sorgho (Sorghum bicolor) est une céréale tropicale originaire d’Afrique, aujourd’hui cultivée dans le monde entier pour sa résistance à la sécheresse et ses excellentes qualités nutritionnelles.

Encore peu connu en France, il séduit de plus en plus d’agriculteurs grâce à ses faibles besoins en intrants, son rendement stable, et sa grande capacité d’adaptation face aux aléas climatiques.

Alternative crédible au maïs, le sorgho consomme environ 30 % d’eau en moins et s’intègre parfaitement dans les rotations culturales. Il est utilisé en alimentation humaine, alimentation animale, mais aussi dans l’industrie.

Dans ce guide, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la culture du sorgho. Quelles sont les variétés disponibles ? Comment réussir son semis ? Et pourquoi cette céréale devient stratégique dans un contexte de changement climatique ?

LE SORGHO EN BREF :

  • Nom scientifique : Sorghum bicolor
  • Origine : Afrique australe
  • Type : Céréale de la famille des Poaceae
  • Débouchés : alimentation humaine, ensilage, fourrage, biocarburants
  • Atouts agronomiques : résistant à la sécheresse, faibles besoins en intrants et bon rendement même en conditions difficiles
  • Rendement moyen : 50 à 80 q/ha pour le sorgho grain
  • Zones de culture : Sud-Ouest, mais tendance à remonter vers le Nord avec le changement climatique

Qu’est-ce que le sorgho ?

Le sorgho (Sorghum bicolor) est une céréale de la famille des Poaceae. Cinquième céréale la plus cultivée au monde, après le maïs, le riz, le blé et l’orge, il séduit par sa résistance à la sécheresse et sa grande diversité variétale.

Origine : d’où vient le sorgho ?

Le sorgho est une plante d'origine africaine, cultivée depuis plus de 5 000 ans. Il s’est diffusé en Asie, en Amérique et en Europe, porté par sa capacité à s’adapter aux zones chaudes, sèches et peu fertiles.

En France, cette céréale longtemps marginale connaît aujourd'hui un regain d’intérêt, notamment dans le Sud-Ouest. Et avec la montée des températures, sa culture gagne du terrain vers le Nord.

À quoi ressemble cette plante ?

Le sorgho est une plante annuelle à tige dressée, qui peut atteindre 1,5 à 4 mètres de hauteur. Elle forme un chaume creux, avec de larges feuilles disposées en spirale, semblables à celles du maïs.

Son inflorescence prend la forme d’une panicule terminale — plus ou moins compacte selon les variétés — portant de petits grains sphériques, de couleur rouge, blanche ou brune.

Autre caractéristique clé : le sorgho développe un système racinaire profond, capable de puiser l’eau en profondeur et de maintenir la plante en vie même en période de sécheresse.

Pourquoi cultiver du sorgho grain ou fourrager ?

Le sorgho gagne du terrain dans les champs français – et ce n’est pas un hasard. Voici pourquoi de plus en plus d’agriculteurs se tournent vers le sorgho dans un contexte de changement climatique :

  • Excellente tolérance à la sécheresse : son système racinaire profond et son cycle végétatif court lui permettent de résister aux stress hydriques bien mieux que le maïs.
  • Faibles besoins en intrants : cette culture nécessite peu d’engrais et de traitements phytosanitaires, ce qui réduit les coûts et limite l’impact environnemental.
  • Bonne rentabilité : même en conditions difficiles, le sorgho assure des rendements stables, qui peuvent facilement atteindre 50 à 80 q/ha pour le sorgho grain.
  • Polyvalence des débouchés : le sorgho est (très) utilisé en alimentation humaine (grains, farine, boissons…), alimentation animale (fourrage, ensilage), et dans l’industrie (bioéthanol, biomatériaux…).
  • Haute valeur nutritionnelle : Le sorgho est riche en protéines, en fibres et en minéraux tels que le fer et le phosphore. Il est aussi sans gluten, ce qui en fait une excellente alternative en cas d’intolérances alimentaires.
  • Bonne intégration dans les rotations culturales : grâce à son pouvoir couvrant et son système racinaire profond, le sorgho améliore la structure du sol et limite le développement des adventices.

Résilient, économe et multifonction, le sorgho s’impose comme une alternative crédible au maïs, en particulier dans les zones avec une faible pluviométrie, où l’irrigation devient de plus en plus contrainte.

Les différentes variétés de sorgho

Le sorgho ne désigne pas une seule plante, mais une famille de variétés aux usages bien distincts. Selon vos objectifs – production de grain, alimentation animale, ou biomasse – le type de sorgho à cultiver ne sera pas le même.

Voici les principales variétés cultivées en France :

  • Sorgho grain : Utilisé pour l’alimentation humaine et animale. Productif, facile à stocker et à valoriser. Certaines lignées sont sans tanin, ce qui améliore leur digestibilité pour les animaux.
  • Sorgho fourrager : Destiné à l’ensilage ou pâturage du bétail. Très bon rendement en biomasse (jusqu’à 20 t MS/ha). Peut être semé seul ou en mélange avec du maïs ou du millet. 
  • Sorgho sucrier : Contient un fort taux de sucre dans ses tiges. Utilisé pour produire du bioéthanol ou de l’alcool agricole. Moins répandu en France, mais à fort potentiel.
  • Sorgho biomasse : Sélectionné pour sa production élevée de matière sèche. Utilisé pour la méthanisation ou comme couvert végétal structurant. Cycle plus long et croissance rapide.

Notre proposition de semences de sorgho :

Comment cultiver le sorgho ?

Le sorgho est une culture robuste et facile à mettre en place. Date de semis, fertilisation, gestion des ravageurs, récolte… Voici nos conseils pour optimiser votre itinéraire cultural et maximiser vos rendements.

Stades Période
Semis Entre avril et mai
Levée 8 à 15 jours après le semis
Croissance végétative Entre juin et juillet
Floraison Août
Maturation Entre septembre et octobre
Récolte Entre octobre et novembre

Semis : quand et comment implanter le sorgho ?

Le semis du sorgho a lieu entre fin avril et fin mai, lorsque la température du sol atteint au moins 12 °C à 5 cm de profondeur. 

Semer trop tôt risque de ralentir la levée, voire d’exposer les graines aux maladies. Un sol réchauffé et bien préparé garantit une implantation rapide et homogène.

Le semis s’effectue à une profondeur de 2 à 3 cm, sur un lit de semences finement émietté. La densité de semis dépend de l’usage prévu :

  • Pour le sorgho grain : 150 000 à 300 000 graines par hectare.
  • Pour le sorgho fourrager : 200 000 à 350 000 graines par hectare.

L’espacement entre les rangs peut varier entre 40 et 60 cm. En agriculture biologique, privilégiez des interlignes larges pour faciliter le désherbage mécanique.

Un roulage après semis est recommandé pour favoriser le contact graine-sol et améliorer la levée, surtout en conditions sèches.

Fertilisation : quels apports prévoir ?

Le sorgho est une culture peu exigeante en fertilisation, notamment grâce à sa capacité à exploiter les ressources du sol. Cependant, pour optimiser les rendements, un apport d’azote adapté est recommandé.

  • Sorgho grain : environ 2,4 unités d’azote (uN) par quintal de grain visé. Par exemple, pour un objectif de 80 q/ha, les besoins totaux s’élèvent à environ 192 uN/ha.  
  • Sorgho fourrager : environ 13 uN par tonne de matière sèche produite. Ainsi, pour un objectif de 15 tMS/ha, les besoins totaux sont d’environ 195 uN/ha.

Pour améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’azote et réduire les pertes, il est conseillé de fractionner les apports : 40 à 60 % de la dose totale au semis, puis le reste au stade 6-8 feuilles du sorgho.  

Le sorgho a des besoins modérés en phosphore (P) et en potassium (K). Cependant, en sols pauvres, un apport de 40 à 60 uP/ha et de 80 à 100 uK/ha peut être envisagé pour soutenir la croissance.

Irrigation : faut-il arroser le sorgho ?

Le système racinaire du sorgho lui permet de puiser l’eau en profondeur, ce qui en fait une culture idéale pour les zones à faible disponibilité en eau.

Le sorgho ne nécessite pas d’irrigation systématique en France, notamment dans les régions bien pourvues en précipitations hivernales.

Toutefois, dans les zones très sèches ou pour atteindre des rendements élevés, l’irrigation peut constituer un levier d’optimisation.

Une irrigation de complément bien placée peut ainsi permettre un gain de 15 à 20 q/ha sur sorgho grain en cas d’été sec, selon Arvalis.

Les périodes les plus sensibles au stress hydrique sont :

  • La montaison (début de l’élongation de la tige)
  • La floraison, phase critique pour la fécondation
  • Le remplissage du grain, qui conditionne le poids des grains

Un à deux apports d’eau (40 à 60 mm chacun) durant ces stades clés peuvent sécuriser la production en année sèche.

Mais attention : le sorgho est très sensible à l’asphyxie racinaire. Les excès d’eau ou les sols mal drainés nuisent fortement à sa croissance.

Désherbage : comment limiter les adventices ?

Le sorgho est une culture compétitive une fois bien installée, grâce à son pouvoir de tallage et à la couverture rapide du sol. 

Cependant, sa croissance lente en début de cycle la rend vulnérable à la concurrence des adventices dans les premières semaines après le semis.

En agriculture conventionnelle, plusieurs herbicides sélectifs sont homologués pour le sorgho, en application prélevée ou postlevée. 

Il est toutefois recommandé de limiter leur usage afin de préserver la faune auxiliaire et de réduire les risques de pollution des eaux.

En agriculture biologique, privilégiez le désherbage mécanique, comme la herse étrille ou la houe rotative en post-semis ou post-levée précoce.

Misez également sur une bonne préparation du lit de semences, voire un faux-semis pour épuiser les premières levées d’adventices

Maladies et ravageurs : que surveiller ?

Le sorgho est une culture peu sensible aux maladies, ce qui en fait un atout en agriculture à faibles intrants. Toutefois, certaines pathologies et attaques d’insectes peuvent occasionner des pertes si elles ne sont pas surveillées.

Parmi les principales maladies à connaître :

  • La fusariose (Fusarium spp.) : provoque des nécroses sur les racines et les tiges, surtout en sols humides. Elle peut également entraîner une accumulation de mycotoxines dans les grains.
  • L’anthracnose (Colletotrichum sublineolum) : maladie foliaire fréquente par temps chaud et humide, responsable de tâches nécrotiques sur les feuilles, pouvant limiter la photosynthèse.
  • L’helminthosporiose (Exserohilum turcicum) : tâches brunâtres allongées sur les feuilles, favorisée par les températures élevées et l’humidité.
  • La rouille (Puccinia purpurea) : tâches rouges à brunes, surtout sur les feuilles âgées, en conditions humides.

Du côté des ravageurs, les principaux ennemis à surveiller sont :

  • La mouche du sorgho (Atherigona soccata) : ses larves creusent les tiges des jeunes plants, provoquant leur dépérissement.
  • Le sésame du sorgho (Sesamia spp.) : foreurs de tiges, présents surtout dans le Sud, qui fragilisent les plantes.
  • Les pucerons (notamment Melanaphis sacchari) : sucent la sève et peuvent transmettre des viroses.
  • Les oiseaux, notamment les étourneaux, peuvent occasionner des pertes à maturité, en picorant les panicules.

Pour limiter les risques :

  • Privilégiez des variétés tolérantes aux principales maladies
  • Respectez une rotation culturale d’au moins 3 ans
  • Surveillez régulièrement les parcelles, surtout au stade jeune
  • En cas de forte pression, une intervention ciblée peut être nécessaire

Récolte : à quel stade et avec quel matériel ?

La récolte du sorgho dépend du type de culture envisagé (grain ou fourrage) et du stade de maturité recherché.

  • Pour le sorgho grain : la moisson s’effectue entre septembre et novembre, lorsque le grain atteint un taux d’humidité compris entre 20 et 25 %. Un bon séchage est ensuite nécessaire pour assurer sa conservation, avec une humidité cible autour de 14 %. La récolte se fait à l’aide d’une moissonneuse-batteuse classique, munie d’un bec adapté (type maïs ou céréales, selon la densité des panicules).
  • Pour le sorgho fourrager : destiné à l’ensilage, la coupe intervient plus tôt, au stade laiteux-pâteux, afin d’assurer un bon équilibre entre valeur nutritionnelle et conservation. Elle se fait à l’aide d’un ensileuse, avec un hachage fin pour favoriser la compaction du silo. Le rendement en matière sèche peut varier de 10 à 20 t/ha selon les variétés et les conditions climatiques.

Pour limiter les pertes de grains et les bourrages, ajustez les réglages de votre machine agricole (vitesse d’avancement, hauteur de coupe, débit de battage) et préférez une récolte par temps sec.

Alimentation : quels sont les bienfaits du sorgho ?

Le sorgho s’utilise en grains, en farine, ou en flocons, et constitue une excellente alternative aux céréales classiques dans une alimentation équilibrée.

Voici une comparaison de la composition nutritionnelle du sorgho, du maïs et du blé (pour 100 g de grains) :

Nutriment Sorgho Maïs Blé
Protéines 11 g 9 g 12 g
Amidon 74 g 74 g 69 g
Fibres 8 g 9,5 g 11,5 g
Matières grasses 3,5 g 4,2 g 1,8 g

Sans gluten, le sorgho est idéal pour les personnes intolérantes. Mais ses atouts nutritionnels vont bien au-delà :

  • Sans gluten : parfait pour les régimes sans gluten ou en cas d’intolérance.
  • Riche en amidon, protéines et fibres : favorise la satiété, aide au contrôle du poids et soutient la santé digestive.
  • Indice glycémique modéré : convient aux personnes diabétiques ou suivant un régime à IG bas car il limite les pics de glycémie.
  • Source de protéines végétales : en complément aux légumineuses dans les régimes végétariens et végétaliens, il contribue à couvrir les besoins en acides aminés.
  • Riche en minéraux et vitamines : contient du zinc, du fer, du phosphore, du magnésium, du calcium et des vitamines B, C et E.
  • Pouvoir antioxydant naturel : grâce aux polyphénols, contribue à prévenir certaines maladies chroniques.
  • Vertus anti-inflammatoires et antidiabétiques : le sorgho aide à protéger les os, la digestion et le système cardiovasculaire.

Les questions fréquentes que l'on se pose à propos du sorgho :

Où est cultivé le sorgho en France ?

Qu’est-ce qu’on fait avec du sorgho ?

Pourquoi remplacer le maïs par du sorgho ?

Quelle est la toxicité du sorgho ?

Quelle est la différence entre le sorgho et le millet ?

A quoi sert le sorgho ?


  • Gautier Tabuteau Gautier Tabuteau, Expert Semences chez Agryco
  • Voir plus d’articles

    • 01 Septembre 2024

    Sorgho Fourrager (Fiche technique) : Culture , Variétés et Fauchage

    Les différentes variétés : leur rendement et leur résistance....

    • 16 Février 2024

    Sorgho sucrier : les infos

    Le sorgho sucrier est une culture alternative polyvalente et résistante, appréciée pour sa teneur él...

    • 26 Octobre 2023

    Sorgho grain : origines, variétés et semis

    Sorgho grain: découvrez ses variétés et apprenez tout sur les meilleures pratiques de semis....

    • 15 Février 2024

    Sorgho fourrager multicoupe : semis et variétés

    Le sorgho fourrager multicoupe est une option prometteuse pour les éleveurs à la recherche de cultur...