Monopropylène glycol vache : prévention de la cétose et dosage

  • Mis à jour : 20 Octobre 2025   |   Publié : 27 Août 2025
  • Nutrition
  • Temps de lecture : 6 minutes
Monopropylène glycol vache : prévention de la cétose et dosage

Ce qu'il faut retenir sur le monopropylène glycol :

  • La cétose post-vêlage est fréquente et souvent silencieuse : ciblez les vaches à risque (NEC > 3,5, antécédents, TB/TP > 1,5, baisse d’appétit, tests cétoniques +).
  • MPG = propylène glycol : énergie glucogène qui bypasse le rumen et est convertie en glucose au foie, remontant vite la glycémie sans acidose.
  • Usage : 300–400 mL/jour pendant 5–6 jours par voie orale (pistolet/drenchage), avec surveillance (appétit, T°, état) et ajustement du protocole ; pas d’administration systématique à tout le troupeau.
  • Qualité & formes : choisir un MPG alimentaire ≥ 99 % (jamais industriel) ; disponible pur ou en formules (glycérol/sorbitol/vit. B) et en divers conditionnements selon la logistique d’élevage.
  • Bénéfices & limites : réduction de la cétose, +1 à +3 L/vache/jour, meilleur état corporel/fertilité, moins d’affections secondaires ; outil efficace mais non magique, à intégrer dans une stratégie nutritionnelle globale.

Chez les vaches laitières, le risque de cétose est particulièrement élevé en période de post-vêlage, lorsque la demande énergétique dépasse les apports alimentaires. Ce déficit énergétique entraîne une mobilisation excessive des réserves corporelles, conduisant à une production accrue de corps cétoniques, comme l’acétone, dans le sang et l’urine.

L’utilisation du monopropylène glycol, s’impose comme un soutien de choix en alimentation animale. Ce produit reconnu pour son apport énergétique rapide, est couramment intégré en alimentation complémentaire afin de prévenir ou corriger les déficits du post-partum. Pour être efficace, il doit s’administrer par voie orale, pur ou mélangé à la ration, en respectant un mode d’emploi strict et un dosage adapté. Bien conduit, ce protocole contribue à améliorer la santé métabolique et la performance des animaux en début de lactation.

À quoi sert le monopropylène glycol chez les vaches ?

La cétose peut passer inaperçue dans sa forme subclinique, mais elle altère rapidement l’état général de l’animal et impacte la production laitière, la reproduction et l’immunité. Elle représente donc une maladie métabolique majeure à surveiller et à traiter rapidement. L’administration de monopropylène glycol (MPG) s’impose comme une solution efficace de prévention et de soutien curatif, sans recours systématique aux médicaments.

C’est précisément pour enrayer cette spirale que le propylène glycol intervient, à la fois en préventif et en curatif.

Le propylène glycol : un apport d’énergie directement métabolisable

Le MPG (mono-propylène glycol) est un alcool de sucre totalement soluble, qui possède une propriété métabolique unique : il échappe à la fermentation ruminale et est directement absorbé au niveau de l’intestin grêle. Il rejoint le foie, où il est transformé en glucose par néoglucogenèse hépatique. Cette conversion rapide permet d’augmenter la glycémie et de rétablir l’équilibre énergétique, sans surcharger le rumen ni provoquer d’acidose.

C’est ce mécanisme qui confère au propylène glycol son efficacité rapide et ciblée. Il agit là où les autres sources d’énergie, comme les glucides fermentescibles, sont soit trop lentes, soit risquées en conditions de ration acide.

Des formes variées pour s’adapter à chaque élevage

Sur le marché, on trouve différentes qualités de MPG. Le propylène glycol utilisé en alimentation animale doit être de qualité alimentaire, pur à plus de 99 %, et conforme aux normes européennes.

Il peut être :

  • d’origine végétale, issu du raffinage de la glycérine,
  • ou synthétique, d’origine pétrochimique.

Il se décline en :

  • forme pure (liquide incolore),
  • formules prêtes à l’emploi, contenant du MPG associé à du glycérol, du sorbitol, des vitamines du groupe B ou des arômes pour améliorer l’appétence.

Les conditionnements proposés vont du bidon de 20 L, au fût de 220 kg, en passant par l’IBC de 1 000 L ou la livraison en vrac. Certaines formules existent aussi sous forme de granulés, à distribuer au DAC ou à la mélangeuse.

👉 À retenir :

  • La cétose, même subclinique, impacte fortement production, reproduction et immunité.
  • Le monopropylène glycol (MPG) est une source d’énergie directement métabolisable par le foie en glucose.
  • Il agit rapidement, sans perturber la fermentation ruminale ni provoquer d’acidose.
  • Le MPG existe en plusieurs formes et conditionnements (pur, formules enrichies, liquide, granulés) pour s’adapter à chaque élevage.

Quand et comment utiliser le monopropylène glycol ?

Comme énoncé précédemment, pour prévenir l’acétonémie, il est essentiel d’agir sur la nutrition des vaches laitières, en particulier le monopropylène glycol comme alimentation complémentaire constitue une solution efficace pour les vaches à risque, car ce précurseur du glucose soutient le métabolisme énergétique et limite les déficits en début de lactation. Bien administrer ce produit au bon moment permet d’optimiser les performances tout en renforçant la santé animale.

Comment identifier une cétose et la traiter ?

La cétose peut se manifester de façon clinique (perte d’appétit, amaigrissement, lait filant, baisse de production) ou rester subclinique, donc moins visible mais tout aussi délétère. Ses conséquences sont multiples : baisse de production (jusqu’à -300 L par lactation), diminution du taux de réussite à l’insémination, augmentation du nombre d’IA, allongement de l’intervalle vêlage-vêlage, sans oublier les risques de complications (métrites, mammites, déplacement de caillette, infections secondaires).

La prévention : identifier les animaux à risque de cétose

L’un des pièges serait d’administrer du MPG systématiquement à toutes les vaches. Cette pratique n’est ni économiquement pertinente, ni justifiée d’un point de vue sanitaire. L’approche recommandée est de cibler les animaux à risque à l’aide de critères objectifs :

  • Note d’état corporel > 3,5 au vêlage
  • Antécédents de cétose ou de non-délivrance
  • Rapport TB/TP > 1,5 sur les premiers contrôles laitiers
  • Diminution de l’appétit ou baisse de lait sans cause visible
  • Résultat positif au test cétonique urinaire ou sanguin

Cette sélection permet de limiter le nombre de vaches supplémentées et de réduire de 30 à 40 % le coût annuel d’utilisation du MPG, tout en conservant une efficacité globale.

Protocole d’administration du monopropylène glycol

Étape Informations
Détection d’une cétose subclinique - Rapport TB/TP > 1,5 - Test urinaire/sanguin positif à l’acétone
Protocole d’administration du MPG - Dose : 300 à 400 mL / jour - Durée : 5 à 6 jours consécutifs - Voies : pistolet doseur ou drenchage
Surveillance à effectuer - Appétit - Température corporelle - État corporel général

Le protocole doit être adapté selon l’évolution de l’état métabolique de l’animal.

👉 À retenir :

  • La cétose post-vêlage est fréquente et souvent silencieuse.
  • Elle impacte fortement la santé et les performances de la vache.
  • Le MPG (300-400 mL/jour sur 5-6 jours) est une solution simple et efficace.
  • Une surveillance rapprochée de l’état de l’animal est indispensable pour ajuster le traitement.

Quels résultats peut-on attendre de l'utilisation du MPG ?

L’efficacité du MPG sur la production laitière n’est plus à démontrer. Les études et les retours terrain confirment des bénéfices multiples, notamment sur l’augmentation de la production en début de lactation, la récupération rapide après vêlage et l’amélioration de la composition du lait. En optimisant l’alimentation de la vache laitière, le MPG favorise un meilleur taux butyreux et un taux protéique plus stable, tout en agissant de manière positive sur la santé globale de l’animal. L'effet du monopropylène glycol se traduit par une meilleure valorisation du lait entier produit, répondant ainsi aux exigences de qualité du marché.

Bénéfices constatés du MPG :

  • Réduction du taux de cétose clinique et subclinique
  • Gain de production laitière : +1 à +3 L/vache/jour dans les semaines qui suivent le début de lactation
  • Maintien de l’état corporel, évitant les amaigrissements excessifs et favorisant la récupération
  • Amélioration du taux de réussite à l’IA grâce à un meilleur équilibre hormonal
  • Moins de pathologies secondaires : mammites, métrites, rétention placentaire…

En agissant sur la production, la santé et la composition du lait — notamment le taux butyreux et le taux protéique —, le MPG offre un retour sur investissement rapide. Il permet de limiter les baisses de production lors des périodes critiques et d’optimiser durablement la performance et la rentabilité du troupeau.

Nos différents produits monopropylène glycol :

Le MPG : Une solution technique, mais pas magique

Si le propylène glycol est un outil puissant, il n’est pas une solution miracle. Il doit s’inscrire dans une stratégie nutritionnelle globale qui comprend :

  • Une ration de transition bien équilibrée, dès la fin du tarissement,
  • Un suivi de l’ingestion et de la note d’état,
  • Un accès permanent à l’eau et à des minéraux adaptés,
  • Une surveillance régulière des indicateurs métaboliques.

Utilisé à bon escient, le MPG est un vecteur de performance. Mal utilisé, il peut être inefficace ou gaspillé.

Pourquoi associer le MPG à d’autres composants ?

Les produit à base de monopropylène glycol enrichis en glycérol, sorbitol et vitamines B sont largement utilisés en élevage. Ce précurseur de glucose constitue une solution alternative efficace pour soutenir le métabolisme énergétique des animaux en période de forte demande, notamment en lactation. Grâce à ses propriétés, il apporte un apport énergétique rapide et durable, participant ainsi à la santé animale et à la performance.

Avantage Mécanisme Bénéfice en élevage
Apport énergétique immédiat Conversion rapide en glucose dans le foie Limite les risques de cétose et de déficit énergétique
Appétence améliorée Goût sucré du glycérol et du sorbitol Consommation facilitée, même chez les animaux fragiles
Stimulation hépatique Action du sorbitol sur la sécrétion biliaire Optimisation de la digestion et de l’assimilation
Effet prolongé Libération d’énergie à la fois rapide et lente Soutien sur la durée en phase critique
Efficacité prouvée Utilisation ciblée via robot de traite ou DAC Distribution individualisée et précise

En résumé, ce produit se révèle un outil stratégique dans la santé animale et la gestion de l’alimentation animale, en associant performance, efficacité et praticité. Utilisé de manière raisonnée, il représente une solution alternative précieuse pour optimiser la production et le bien-être.

En conclusion

Le propylène glycol s’est imposé comme un indispensable de la gestion du début de lactation en élevage laitier. Grâce à son action métabolique directe, il permet de prévenir efficacement la cétose, de soutenir la production, de préserver l’état corporel et de favoriser la reproduction.

Utilisé de manière raisonnée et ciblée, il devient un outil à forte valeur ajoutée pour l’éleveur, tant sur le plan sanitaire qu’économique.

Les questions que l'on se pose sur le propylène glycol :

Quelle est la différence entre le propylène glycol et le monopropylène glycol ?

Le monopropylène glycol est-il autorisé en bio ?

Le monopropylène glycol est-il toxique pour les vaches ?

Quelle est la différence entre le MPG alimentaire et le MPG industriel ?


  • Voir plus d’articles

    • 08 Décembre 2023

    Bâche d'ensilage : comment la choisir et l'utiliser correctement ?

    Explorez les subtilités des bâches d'ensilage pour préserver votre récolte...

    • 02 Mai 2025

    Plan allaitement veau poudre de lait : Aliments d’allaitement ou lait entier

    Bien démarrer un veau, c’est déjà réussir son élevage. Et pour cela, le choix de l’aliment lacté est...

    • 24 Mars 2024

    Comment evaluer le prix d'une exploitation agricole ?

    L'évaluation d'une exploitation agricole est un processus complexe mais essentiel pour déterminer so...

    • 07 Juillet 2025

    Ration vaches laitières en été : Échauffement et solutions

    En tête : l’échauffement de la ration, un phénomène invisible mais destructeur qui compromet la vale...