Stress thermique chez les bovins : symptômes et solutions

Ce qu'il faut retenir :
- Le stress thermique apparaît dès 22 à 25 °C, aggravé par l’humidité, et impacte la santé, la fertilité et la production laitière des bovins.
- L’indice THI (Temperature Humidity Index) est l’outil de référence pour évaluer le niveau de risque et ajuster les pratiques d’élevage.
- Les symptômes visibles : halètement, baisse d’ingestion, agitation, chute de la fertilité, diminution du rendement laitier.
- Des solutions existent : eau fraîche, ventilation, alimentation adaptée, apports en électrolytes, et zones d’ombre accessibles.
- Adapter la ration (énergie, minéraux, digestibilité des fibres) est crucial pour limiter les pertes et maintenir le bien-être animal en période chaude.
Qu'est-ce que le stress thermique ? (définition)
Pour donner une définition simple : Le stress thermique désigne l’incapacité du corps des ruminants à réguler leur température interne lorsque les conditions environnementales deviennent trop chaudes et humides. Chez les vaches, ce phénomène survient dès que la température dépasse 22°C, en particulier lorsque l'humidité relative est élevée. Leur mécanisme naturel de dissipation de la chaleur devient alors inefficace et alors impossible pour eux de revenir à une température normale.
➡️ Résultat : diminution de l’ingestion, de la production laitière, de l’immunité et de la fertilité. Ce stress peut se produire aussi bien en plein air qu’à l’intérieur des bâtiments d’élevage.
Le THI : un indicateur essentiel qui mesure le stress thermique (index)
Le THI (Temperature Humidity Index) est l’indice de température et d’humidité utilisé pour mesurer le niveau de stress thermique chez les bovins.
- Dès 24°C avec 70 % d’humidité, les vaches entrent en zone de stress thermique modéré.
- À partir de 25-26°C, les effets sur la santé, le bien-être et les performances animales deviennent significatifs.

Indice température humidité pour les vaches laitières
✅ À retenir
- Le stress thermique est une réponse physiologique à une température anormale et une forte humidité.
- Il impacte directement le bien-être, la production et la rentabilité de l’élevage.
- Le THI est l’outil de référence pour évaluer les risques et anticiper les mesures de protection.
Quels sont les symptômes du stress thermique ? (chez les animaux)
Lorsque les températures dépassent le seuil de confort, les bovins manifestent rapidement des signes de stress thermique. Ces réactions sont à la fois comportementales et physiologiques.
Comportements observés (épuisement , coup de chaleur)
- Position debout prolongée pour dissiper la chaleur.
- Halètement et transpiration pour tenter de réguler la température.
- Regroupement en masse, ce qui aggrave la chaleur ressentie.
- Agitation, bouche ouverte, langue tirée : signes avancés d’un coup de
chaleur imminent.
Réactions physiologiques (effets de la chaleur sur l'organisme)
- Halètement : augmentation de la fréquence respiratoire (risque d'alcalose
respiratoire).
- Transpiration : refroidissement par évaporation.
- Vasodilatation : plus de sang vers la peau pour dissiper la chaleur.
- Salivation excessive : certains animaux mouillent leur peau pour se rafraîchir.
Modification de l'ingestion et de la rumination
Lorsque la température et l’humidité augmentent :
- Diminution de l’ingestion et de la rumination.
- Hausse des dépenses énergétiques, mais baisse d’activité.
- Chute du pH ruminal, avec risques accrus de mammites et de boiteries.
- Déminéralisation via transpiration/urine ➝ perte de sodium et déséquilibre du pH
sanguin.
Baisse de la reproduction
Le stress thermique affecte la fertilité :
- Urée et intensité de l’œstrus diminuées.
- Développement folliculaire altéré.
- Possibles anomalies embryonnaires même après fécondation.
- Creux de naissance observés lors d’épisodes de chaleur.
📊 Tableau récapitulatif des effets du stress thermique
Catégorie | Effets observés |
---|---|
🧍 Comportement | Debout prolongé, halètement, regroupement, agitation, langue tirée |
🧬 Réactions physiologiques | Transpiration, vasodilatation, salivation, hyperventilation |
🍽️ Nutrition & rumination | Moindre ingestion, baisse du pH ruminal, troubles digestifs |
💉 Santé | Boiteries, mammites, perte de minéraux, baisse immunitaire |
🧬 Reproduction | Altération folliculaire, baisse de fertilité, anomalies embryonnaires |
✅ À retenir : Le stress thermique est un véritable enjeu de bien-être et de rentabilité en élevage.
Il impacte la santé, la reproduction, et la productivité des bovins. Une surveillance active des signes précoces est essentielle pour agir rapidement et éviter des pertes importantes.
L'impact du stress thermique sur la production laitière
Le stress thermique peut représenter une préoccupation majeure pour les producteurs laitiers, car il affecte négativement à la fois la quantité et la qualité de la production. Une température et une humidité élevées entraînent une perte d’appétit qui diminue le temps de rumination.
Chez les vaches en lactation, la quantité ingérée commence à diminuer à des températures de l’air de 25 à 26 °C. En effet, la rumination est un processus générateur de chaleur métabolique, dont la diminution réduit la température corporelle, permettant aux vaches de s’adapter à des températures ambiantes plus élevées.
A mesure que de faibles quantités de nourriture sont ingérées, la production de lait diminue également. Cet effet est particulièrement marqué dans les races à haut rendement telles que la Holstein, où le stress thermique peut entraîner une réduction de rendement de 10 à 40 %.
En plus de la quantité, la qualité est également impactée. De nombreuses études mettent en évidence une diminution de la teneur en matières grasses et en protéines du lait de vaches stressées par la chaleur. Le stress thermique peut augmenter la teneur en cellules somatiques, ce qui est un indicateur d’une dégradation de la qualité du lait.
Comment éviter le stress thermique chez les bovins ?
Face à un environnement chaud, il est essentiel d’anticiper les épisodes de chaleur afin de prévenir le stress thermique et protéger vos animaux. Voici nos conseils pratiques pour une gestion efficace.
Hydratation : priorité à l’eau fraîche et en quantité
- Débit optimal : au moins 15 à 20 litres/minute par abreuvoir.
- Accès suffisant : prévoir 10 cm d’abreuvoir par vache laitière (VL).
- ❄️ Astuce : ajouter des glaçons dans les bacs pour rafraîchir l’eau en période caniculaire.
Ventilation et rafraîchissement du bâtiment
- Aération maximale des bâtiments : ouverture latérale, toiture, filets coupe-vent…
- Brasseurs d’air à envisager pour renouveler l’air intérieur.
- Arroser les toitures et doucher les vaches dans le parc d’attente pour faire baisser la température ambiante.
Fournir de l’ombre
- Ombre naturelle idéale : arbres ou haies.
- Alternatives artificielles : structures mobiles ou permanentes (toiles, abris).
- Réduit de jusqu’à 30 % la charge thermique.
Adaptation de l’alimentation
- Distribuer la ration le soir, période plus fraîche.
- Limiter le tri : utiliser des aliments humides ou liquides.
- Reconcentrer la ration en énergie sans excès d’amidon rapidement fermentescible.
- Ajouter de la matière grasse si nécessaire.
- Adapter la complémentation minérale (pertes par sudation).
Gestes spécifiques selon la période
Pendant les chaleurs :
- Limiter les IA : éviter les inséminations en période critique, ou anticiper avant.
- Avancement du silo : avancer de 15 cm/jour, en deux temps si besoin, pour préserver la qualité.
En période de tarissement :
- Conserver du maïs même si ingestion faible.
- Desserrer les animaux dans les cases.
- Distribuer la ration 2 fois/jour pour stimuler l’appétit.
✅ À retenir :
- Un bon environnement thermique = une meilleure santé animale et productivité.
- Ces mesures de prévention permettent de réduire les risques liés au stress thermique et de traverser les périodes chaudes en toute sérénité.
Nutrition adaptée pour contrer le stress thermique chez les bovins
Pendant les périodes de fortes chaleurs, le stress thermique affecte directement le comportement alimentaire et les performances des vaches laitières. Pour maintenir une bonne ingestion et soutenir la production, il est essentiel d'adapter la ration.
Distribution des rations
- 🍽️ Distribuer la ration en fin de journée pour :
- Limiter la production de chaleur métabolique (liée à la fermentation).
- Réduire les risques de contamination fongique.
- Limiter la production de chaleur métabolique (liée à la fermentation).
Besoins énergétiques accrus
- 🔥 Le stress thermique augmente les besoins d'entretien en énergie.
- 📉 En parallèle, on observe une baisse de l’ingestion, il faut donc :
- Éviter de déconcentrer la ration en énergie.
- Renforcer les apports en énergie non fermentescible :
➤ sucres & matières grasses saturées (ex. : bypass fat).
- Éviter de déconcentrer la ration en énergie.
Protéines : privilégier l’efficacité
- 🛑 Inutile d’augmenter le taux de protéines si la ration est équilibrée.
- ✅ Préférer :
- Protéines lentes (moins fermentescibles).
- Maintenir les protéines ruminales indispensables.
- Augmenter les PDIA pour compenser le déficit microbien lié à la baisse
d’ingestion.
- Protéines lentes (moins fermentescibles).
Fibre : qualité avant quantité
- La fibrosité reste essentielle à l'équilibre du rumen.
- Il faut :
- ✅ Choisir une fibre hautement digestible.
- ⚖️ Adapter la quantité pour ne pas diluer la densité énergétique.
- ✅ Choisir une fibre hautement digestible.
Équilibre minéral et électrolytique
- 🔄 Le stress thermique induit une acidose métabolique.
- Pour la prévenir :
- ➕ Apport de bicarbonates (Na, K) pour tamponner le pH sanguin.
- ⚡ Renforcement en électrolytes (Na, K…) pour compenser la
sudation.
- 🧲 Maintenir une BACA élevée pour stimuler l’ingestion.
- ➕ Apport de bicarbonates (Na, K) pour tamponner le pH sanguin.
Ingrédients recommandés
Ingrédient | Fonction principale |
---|---|
🌿 Fénugrec & épices | Stimulent la salivation, régulent la température corporelle, améliorent le pH ruminal |
🧂 Bicarbonate de sodium | Effet tampon, réhydratation cellulaire, soutien de la BACA |
🔋 Bicarbonate de potassium | Renforce le tampon sanguin, stimule l’ingestion |
🧪 Potassium (K) | Maintien de la pression osmotique, compensation des pertes par sueur |
✅ À retenir : Adapter la ration est fondamental en période de stress thermique :
Concentrez l'énergie, sécurisez la protéine, optimisez la fibrosité et veillez au bon équilibre minéral.
Une bonne gestion nutritionnelle limite les pertes de production, soutient le bien-être animal et assure la rentabilité de l’élevage.
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L'importance de l'hydratation
Sous de fortes températures, en été, les animaux vont boire plus. La consommation peut doubler, jusqu’à 150 L/j. Les recommandations montent à 10cm linéaire de longueur d’abreuvoir par vache soit pour un troupeau de 50 Vaches : 5m linéaire d’abreuvoir. Pour éviter la monopolisation de la place par les vaches dominantes et limiter la sur-fréquentation des points d’eau, Il faut faire attention qu’il y ait plus de 3.60m autour de chaque abreuvoir.
Ne pas hésiter à mettre en place des points d’eau supplémentaires en gardant en tête que le point d’eau en sortie de traite est le plus important ! Contrôler régulièrement la propreté des abreuvoirs et privilégier une eau à plus faible température (éviter les abreuvoirs en plein soleil, notamment aux champs).
Les questions que l'on se pose fréquemment sur le stress thermique :
Comment le changement climatique influence le stress thermique ?
Quels sont les signes de stress thermique chez les humains ?
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