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Bovins Normandie
Actualités

La Région Normandie souhaite sauver son élevage bovin

Date de publication : 10/04/2024 Temps de lecture : 1 minutes

La Normandie pas épargnée

Comme d'autres régions de France, la Normandie fait face à une diminution considérable de son cheptel bovin. Cette tendance menace à terme les paysages, le dynamisme des communautés rurales et l'économie locale qui en dépend.

"Que serait la Normandie sans nos vaches et nos prairies verdoyantes ?", se demande Clotilde Eudier, troisième vice-présidente de la Région Normandie en charge de l'agriculture, de la pêche et des forêts.

Les vaches qui broutent paisiblement dans les prairies verdoyantes, encadrées de haies, sont des symboles iconiques de la Normandie. Cependant, cette région, tout comme d'autres en France, fait face à une réduction significative de sa population bovine. Cette baisse a des implications alarmantes pour les paysages idylliques, la vitalité des communautés rurales, et l'économie locale à long terme.

Je ne veux pas noircir le tableau, mais le constat est alarmant !

Clotilde Eudier Vice-présidente de la Région Normandie


En France, la population totale de bovins, incluant les races laitières, mixtes et à viande, a connu une baisse de 12% sur six ans, ce qui se traduit par une perte de plus de 900 000 vaches. Cette tendance à la baisse du nombre de bétail, souvent désignée dans les milieux agricoles sous le terme de "décapitalisation", impacte également de manière notable la Normandie.

Une perte de 5 000 vaches entre 2021 et 2022 : un record

Clotilde Eudier dévoile que la Normandie a observé une réduction de 9 % de sa population bovine au cours des cinq années s'étendant de 2017 à 2022, marquant une diminution inédite de 5 000 vaches allaitantes entre 2021 et 2022.

Pour répondre à la diminution du nombre de têtes de bétail, la Région se propose de faciliter l'achat de 5 000 vaches de races à viande chaque année. En outre, elle vise à encourager l'élevage de 10 000 veaux issus de croisements avec des races laitières, sur une durée de trois ans. « Cette initiative renforce nos industries agroalimentaires, ainsi que nos boucheries et abattoirs », souligne l'agricultrice en charge de ce dossier.

Emplois induits, paysages, souveraineté alimentaire…

En France, la production de viande ne parvient pas à satisfaire nos besoins de consommation, même si, en moyenne hebdomadaire, nous consommons moins de viande que les quantités recommandées par l'Organisation mondiale de la Santé. Cette diminution progressive du cheptel menace sérieusement notre autonomie alimentaire.

Hervé Morin, président de la région Normandie, tire la sonnette d'alarme sur une probable augmentation des importations de viande, une conséquence directe, selon lui, des récentes recommandations émises par la Cour des comptes. Ces suggestions, visant à réduire l'élevage français pour lutter contre le changement climatique, ont suscité de vives critiques de la part de Morin, qui les rejette comme étant « totalement déconnectées de la réalité ». Il soutient que la réduction de la production locale entraînerait inévitablement une plus grande dépendance aux importations en provenance de régions lointaines, souvent liées à des pratiques moins durables que celles pratiquées en France, aggravant ainsi le problème au lieu de le résoudre.

« En l'absence de vaches pour la production de lait ou de viande, nos usines seraient menacées de fermeture, provoquant ainsi des pertes d'emplois significatives dans les régions rurales », souligne Hervé Morin. Depuis quelques mois, il défend vigoureusement l'importance d'une méthanisation réfléchie. Il se montre également critique vis-à-vis de l'agrivoltaïsme, redoutant que cette pratique ne se révèle être bien plus rentable que l'agriculture traditionnelle, rendant par la même occasion la passation des exploitations agricoles aux jeunes générations plus complexe.

Complémentaire à la "normandisation"

Dans un contexte innovant, la Région Normandie, en partenariat avec les professionnels du secteur, se positionne comme pionnière en France par le lancement d'un plan ambitieux destiné à dynamiser l'élevage bovin. Ce projet se concentre particulièrement sur l'amélioration de l'élevage des bovins allaitants, essentiellement voués à la production de viande.

Thomas

Thomas, Rédacteur
chez Agriconomie.