La détection d’un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans les Pyrénées-Orientales en cette fin décembre 2025 rappelle que la crise sanitaire n’est pas encore derrière nous. Malgré le déploiement de la vaccination dans les zones concernées, le virus continue de circuler, relançant les inquiétudes et les tensions au sein de la filière bovine.
Ce nouvel épisode intervient dans un contexte social déjà fragile, marqué par des mobilisations agricoles et une contestation persistante de la stratégie sanitaire mise en œuvre.
Une maladie toujours active malgré la campagne de vaccination
La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale transmise principalement par des insectes piqueurs. Elle se caractérise par des lésions cutanées, une baisse de production et, dans certains cas, des pertes économiques lourdes pour les exploitations touchées.
Depuis l’apparition des premiers foyers en France, les autorités ont engagé une stratégie combinant vaccination, restrictions de mouvements et mesures d’abattage ciblées. L’identification d’un nouveau cas montre toutefois que la vaccination ne produit pas d’effet immédiat sur la circulation du virus, notamment lorsque :
- la couverture vaccinale n’est pas encore complète,
- la pression vectorielle reste élevée,
- des mouvements d’animaux ont eu lieu avant la mise en place des protections.
Pourquoi les abattages restent d’actualité
La poursuite des abattages, y compris dans un contexte de vaccination, constitue l’un des points les plus sensibles pour les éleveurs. D’un point de vue réglementaire et sanitaire, ces mesures visent à :
- limiter la charge virale dans les foyers actifs,
- éviter l’installation durable de la maladie sur le territoire,
- préserver le statut sanitaire de la France vis-à-vis des échanges européens et internationaux.
L’objectif affiché est clair : empêcher une endémisation de la DNC, qui aurait des conséquences durables sur les mouvements d’animaux, les exportations et la compétitivité de la filière bovine.
Une stratégie sanitaire toujours contestée
Sur le terrain, cette approche reste fortement critiquée. De nombreux éleveurs estiment que l’abattage de bovins, parfois vaccinés ou asymptomatiques, est :
- disproportionné au regard du risque réel,
- économiquement destructeur pour les exploitations,
- difficilement acceptable sur le plan humain.
La découverte de ce nouveau foyer ravive donc une colère encore latente, même si les actions visibles se sont faites plus discrètes à l’approche des fêtes. Dans le Sud-Ouest notamment, les organisations professionnelles réclament davantage de clarté sur les critères d’intervention, des indemnisations jugées plus justes et une priorité plus nette accordée à la vaccination.
Des conséquences concrètes pour les élevages concernés
Au-delà du débat sanitaire, ce nouveau cas a des effets très pratiques pour les éleveurs. Il entraîne le maintien ou l’extension de zones réglementées, avec :
- des restrictions de mouvements d’animaux,
- des contrôles sanitaires renforcés,
- des retards ou blocages dans les ventes et les échanges.
Pour les exploitations situées à proximité des foyers, cette situation génère une forte incertitude organisationnelle et économique, particulièrement pénalisante en fin d’année.
Un dossier qui restera central en 2026
Ce nouvel épisode confirme que la dermatose nodulaire contagieuse restera un sujet majeur en début d’année 2026. Au-delà de la gestion immédiate de la maladie, il pose des questions de fond sur :
- l’équilibre entre efficacité sanitaire et acceptabilité sociale,
- l’accompagnement économique des éleveurs touchés,
- la place donnée au dialogue entre autorités et profession.
La DNC n’est donc pas seulement une crise sanitaire, mais aussi un test de confiance entre le monde de l’élevage et les pouvoirs publics. La manière dont ce dossier évoluera dans les prochaines semaines pèsera lourdement sur le climat social agricole en début d’année.