
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) appelle, avec les Jeunes Agriculteurs (JA), à une grande journée d’action le vendredi 26 septembre 2025 dans tous les départements. Objectif : alerter sur les menaces qui pèsent sur l’agriculture française face aux accords de libre-échange et aux importations ne respectant pas les normes européennes.
Pourquoi cette mobilisation ?
Les raisons avancées par la FNSEA sont multiples :
- L’accord UE-Mercosur : il ouvrirait la porte à des importations massives de viande, sucre, riz, miel ou soja venant d’Amérique du Sud. Ces produits seraient mis en concurrence directe avec les productions françaises, mais sans être soumis aux mêmes règles sanitaires, environnementales ou de bien-être animal.
- Les taxes commerciales américaines : les décisions de Washington fragilisent certains marchés agricoles français déjà sous tension.
- Un sentiment d’injustice : les agriculteurs doivent produire selon des normes strictes et coûteuses, tandis que des produits importés échappent à ces contraintes.
Pour Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, « il en va de l’avenir de l’agriculture française et de notre souveraineté alimentaire ».
Quelles formes d’action ?
Chaque fédération départementale organisera ses propres initiatives. Parmi les actions envisagées :
- Visites de grandes surfaces pour repérer les produits importés jugés non conformes aux normes françaises et européennes.
- Sensibilisation du grand public sur les risques sanitaires et environnementaux liés à ces importations.
- Mobilisation conjointe avec les Jeunes Agriculteurs, afin d’impliquer toutes les générations d’exploitants.
L’objectif est de montrer concrètement aux consommateurs et aux décideurs l’impact de ces accords sur les étals… et sur l’avenir des fermes françaises.
Quelle place dans le paysage syndical ?
La FNSEA avait choisi de ne pas participer au mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre dernier, préférant organiser une mobilisation autonome, centrée sur ses propres revendications. Elle cherche ainsi à se démarquer des actions perçues comme trop politisées. Dans le même temps, le syndicat attend un rendez-vous avec le Premier ministre Sébastien Lecornu pour discuter des mesures de soutien possibles.
Quels enjeux pour les agriculteurs ?
Derrière cette journée d’action se jouent des questions cruciales :
- Compétitivité : comment rivaliser avec des produits importés moins chers, mais aux normes plus souples ?
- Souveraineté alimentaire : la capacité de la France à nourrir sa population avec ses propres productions est au cœur du débat.
- Durabilité économique : le respect des normes européennes doit être reconnu et valorisé, pour éviter la fragilisation de filières entières.
- Dialogue politique : cette mobilisation vise aussi à mettre la pression sur le gouvernement afin d’obtenir des engagements clairs.
Une mobilisation qui dépasse le seul monde agricole
Cette journée d’action ne concerne pas uniquement les exploitants : elle interpelle aussi les consommateurs et les décideurs publics. Les choix faits aujourd’hui en matière de commerce international, de normes alimentaires et de soutien aux filières auront un impact direct sur l’assiette de tous les Français demain. Derrière les tracteurs, c’est donc un débat de société qui s’ouvre : voulons-nous préserver une agriculture nationale exigeante et de qualité, ou accepter une dépendance accrue aux importations mondiales ?