
Lors du Sommet de l’Élevage, Annie Genevard, récemment nommée ministre de l'Agriculture, a pris le pouls du secteur agricole. À Cournon-d’Auvergne, le 3 octobre, elle a parcouru les allées du salon, attentivement à l’écoute des préoccupations des professionnels. Une journée marquée par des échanges autour des crises sanitaires et climatiques, ainsi que des engagements concernant la PAC et la Loi d'Orientation Agricole (LOA).
Une réponse à la crise sanitaire : vaccins et fonds d’urgence
La lutte contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) a figuré parmi les priorités de la ministre. Consciente des enjeux de cette crise sanitaire, elle a promis de renforcer la vaccination contre le sérotype 8, tout en soulignant les efforts pour éviter une pénurie de vaccins. Concernant la fièvre catarrhale (MHE), la stratégie gouvernementale repose sur le maintien d’un cordon sanitaire, tandis que les programmes d’indemnisation via le FMSE sont prolongés jusqu’à la fin de l’année.
Pour les éleveurs touchés par la FCO-3, un fonds d'urgence sera créé, avec les détails financiers qui seront bientôt précisés. En parallèle, la ministre a évoqué la reconnaissance de cas de force majeure dans le cadre des aides PAC 2025, afin de permettre une meilleure gestion des situations imprévues.
Crise climatique et assurance récolte : des réformes en vue
Outre les crises sanitaires, la ministre a abordé la question des aléas climatiques qui pèsent lourd sur les éleveurs, en particulier les prairies. Face aux critiques sur le système d’assurance récolte indiciel, jugé peu fiable, Annie Genevard a annoncé le lancement d’un nouvel appel d’offres pour élargir le réseau de surveillance de la pousse de l'herbe. Une meilleure transparence des assureurs sur les données utilisées pour calculer les indices sera également exigée afin de regagner la confiance des agriculteurs.
Continuité et nouveaux engagements
Fidèle aux engagements de ses prédécesseurs, Annie Genevard a réaffirmé l'augmentation du taux d'avance des aides PAC pour soutenir les éleveurs : 70 % pour le premier pilier et 85 % pour l’ICHN. En outre, la mesure de défiscalisation, promise par Bruno Le Maire, sera intégrée dans la loi de finances 2025. Les éleveurs pourront ainsi déduire la hausse de la valeur de leurs stocks de bovins, une disposition représentant 150 millions d’euros d’économie pour le secteur.
Enfin, la ministre a assuré que le travail sur la Loi d’Orientation Agricole serait poursuivi. Bien qu'elle ait reconnu que ce texte ne bouleverserait pas le secteur, elle souhaite en préserver les acquis concernant l’installation des jeunes agriculteurs et l’enseignement agricole. La ministre a également précisé que la LOA serait directement soumise au Sénat pour éviter de potentielles révisions liées aux équilibres politiques à l’Assemblée nationale.
Un dialogue ouvert et des actions à venir
La première visite de terrain d’Annie Genevard en tant que ministre de l’Agriculture montre sa volonté de répondre rapidement aux crises qui touchent le monde de l'élevage. La journée a permis de réaffirmer la nécessité d’une réponse adaptée aux défis sanitaires et climatiques, tout en confirmant la continuité des engagements pris par l’État. Les éleveurs attendent désormais des actes concrets, avec un œil attentif sur les annonces futures du gouvernement.