Colza (plante) : origine, variétés, culture, associations
Ce qu’il faut retenir sur cette plante (colza) :
- Le colza est une culture stratégique dans les systèmes céréaliers, grâce à sa racine pivotante, sa floraison précoce et sa capacité à structurer le sol.
- Il existe plusieurs types de colza (oléagineux d’hiver, de printemps, fourrager, hybride ou ligné), chacun adapté à un usage et à un contexte particulier.
- Associer le colza à des plantes compagnes (légumineuses ou engrais verts) permet d’améliorer la nutrition, de limiter les adventices et de renforcer la biodiversité.
- Une gestion raisonnée de la fertilisation, combinée à une diversification des rotations et à l’intégration de pratiques agroécologiques, permet de faire du colza un levier de durabilité.
Le colza (Brassica napus) est une plante oléagineuse appartenant à la famille des Brassicacées, largement cultivée dans les régions tempérées, notamment en Europe. Cette culture stratégique joue un rôle essentiel dans les rotations agricoles, en particulier dans les systèmes blé-colza. Le colza est semé à la fin de l'été et récolté au début de l'été suivant. Il est cultivé principalement pour ses graines riches en huile, utilisées en alimentation humaine (huile de colza), en production de biocarburant (diester) et en alimentation animale via les tourteaux riches en protéines.
L’origine du colza remonte à un croisement naturel entre le chou (Brassica oleracea) et la navette (Brassica rapa), survenu probablement en Europe au cours du Moyen Âge. Son histoire est marquée par une utilisation ancienne pour l’éclairage, avant de devenir au XXe siècle l’une des principales oléagineuses cultivées, contribuant aujourd’hui à la durabilité des systèmes agricoles européens.
? Le saviez-vous ?
Le colza a la particularité d’améliorer la structure du sol grâce à sa racine pivotante, ce qui en fait un excellent précédent cultural dans une rotation. C’est aussi une plante mellifère très appréciée des abeilles au printemps.
Quelles sont les variétés de colza ?
| Type / Usage | Nom botanique (brassica napus var) | Principaux usages | Caractéristiques agronomiques | Points clés de sélection variétale |
|---|---|---|---|---|
| Colza oléagineux d’hiver | Brassica napus var. napus | Production d’huile et de tourteau | Semis : fin été ; récolte : début été Rusticité, forte productivité |
Rendement, teneur en huile, résistance maladies, tolérance au froid, vigueur hybride |
| Colza de printemps | Brassica napus var. annua | Oléagineux dans régions froides | Semis : printemps ; récolte : été Rapide montée à graines, cycle court |
Résistance au froid, précocité, adaptation au Canada/Europe du Nord |
| Colza fourrager | Brassica napus var. napus ou var. oleifera | Couvert, pâturage, fourrage | Forte croissance, valorisation azote, biomasse | Production de biomasse, appétence, tolérance piétinement, faible teneur en huile |
| Colza hybride | Brassica napus (hybrides) | Oléagineux haute performance | Vigueur à l’implantation, bon enracinement | Potentiel de rendement, vigueur hybride, résistance verse et maladies |
| Colza ligné | Brassica napus (lignée) | Oléagineux | Pureté variétale, stabilité génétique | Simplicité d’utilisation, stabilité, coût des semences |
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Comment associer le colza avec d’autres plantes ?
Associer le colza à d’autres plantes compagnes est une pratique agronomique de plus en plus répandue, en particulier dans les systèmes orientés vers l’agriculture durable. Cette association présente de nombreux avantages, que ce soit en termes de nutrition, de santé des plantes, de gestion des adventices ou de valorisation agronomique.
L’association du colza avec des plantes compagnes consiste à semer simultanément le colza avec une ou plusieurs espèces végétales, généralement non récoltées. Cette stratégie permet de renforcer les bénéfices agronomiques de la culture principale tout en respectant les principes de l’agroécologie.
Les légumineuses sont les plantes compagnes les plus courantes pour le colza. On retrouve notamment :
- la féverole,
- le trèfle d’Alexandrie ou le trèfle incarnat,
- la vesce velue.
Ces légumineuses apportent plusieurs atouts :
- Fixation symbiotique de l’azote (effet « starter »),
- Amélioration de la structure du sol,
- Couverture végétale limitant l’érosion et la levée des adventices,
- Biodiversité fonctionnelle (accueil de pollinisateurs, auxiliaires).
L’association du colza avec un engrais vert temporaire (ex. : phacélie, nyger, radis chinois) est également pratiquée pour enrichir le sol en matière organique et améliorer la santé du sol.
? Colza et rotation des cultures
Dans une rotation des cultures, le colza s’intègre souvent entre deux cultures céréalières (blé, orge). L’introduction de plantes compagnes dans l’année de colza peut :
- réduire la pression des maladies et ravageurs,
- enrichir le sol entre deux céréales,
- favoriser un meilleur retour de la culture suivante.
Exemple : une rotation blé – colza + légumineuses – orge est plus durable et résiliente qu’un simple enchaînement blé – colza – blé.
Quels sont les impacts environnementaux du colza ?
✅ Effets positifs du colza sur l’environnement
- Amélioration du sol :
Grâce à sa racine pivotante, le colza structure le sol, améliore l’infiltration de l’eau et favorise la minéralisation de l’azote. C’est une culture très utile dans les rotations pour limiter le tassement et améliorer la santé des sols. - Biodiversité :
Le colza est une plante mellifère : sa floraison précoce attire les pollinisateurs (abeilles, syrphes, bourdons). De plus, l’introduction de plantes compagnes ou d’engrais verts avec le colza augmente la diversité végétale et fonctionnelle, ce qui renforce les écosystèmes agricoles. - Couverts végétaux et réduction de l’érosion :
Semé tôt, le colza couvre le sol en automne, limitant l’érosion et les pertes de nutriments.
⚠️ Impacts à surveiller
- Qualité de l’eau :
En cas de fertilisation excessive, le colza peut entraîner des pertes d’azote par lessivage, affectant la qualité de l’eau (contamination des nappes par les nitrates). Un plan de fumure raisonné est essentiel. - Utilisation de phytosanitaires :
Bien que le colza soit sensible à certains bioagresseurs (altises, charançons, sclérotinia), l’usage répété d’insecticides ou fongicides peut impacter la faune auxiliaire et contribuer à la perte de biodiversité. - Émissions de GES :
La fertilisation azotée, si mal gérée, peut produire du protoxyde d’azote (N₂O), un puissant gaz à effet de serre. C’est pourquoi l'optimisation des apports est un levier fort pour réduire l’impact environnemental.
? Vers une culture plus durable
Pour que le colza contribue pleinement à une culture durable, il est essentiel de :
- Raisonner les apports d’azote (méthode du bilan),
- Introduire des plantes compagnes ou des couverts,
- Diversifier la rotation,
- Réduire les traitements phytosanitaires,
- Favoriser les équilibres naturels des écosystèmes.
-
Gautier Tabuteau, Expert Semences chez Agryco
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