Fertilisation du colza : stratégie, apports, carences

Q: Quand apporter l'azote sur le colza ?

Le colza est une culture exigeante en azote , dont l’ absorption d’azote se fait majoritairement au printemps. Le premier apport d’azote doit donc être réalisé dès la reprise de végétation, pour couvrir ses besoins en azote croissants. La dose totale varie selon le sol, le climat et l’objectif de rendement, entre 180 et 220 unités/ha .

Q: Quel est le besoin en phosphore du colza ?

Le colza a un besoin modéré mais essentiel en phosphore, surtout en début de cycle pour favoriser l’enracinement. Une carence en phosphore peut freiner la croissance initiale et compromettre le rendement. Il est recommandé d’apporter environ 60 à 80 unités/ha selon l’analyse de sol.

Q: Quel est le besoin en soufre du colza ?

Le colza est très exigeant en soufre , avec un besoin estimé entre 30 et 60 unités/ha selon le potentiel de rendement. Une carence en soufre peut fortement pénaliser la floraison, la formation des siliques et le taux de protéines. Un apport précoce, souvent en même temps que le premier apport d'azote, est recommandé.

Mis à jour : 23 Septembre 2025 | Publié : 01 Juillet 2024
Colza Fertilisation
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Fertilisation du colza : stratégie, apports, carences

Ce qu'il faut retenir :

Le colza est une culture exigeante, en particulier en azote, phosphore, potassium, soufre et bore : chaque élément joue un rôle clé dans le rendement et la qualité.
Les besoins en azote varient entre 180 et 220 u/ha, avec une absorption majeure au printemps : raisonner les apports est indispensable pour éviter les pertes.
Les carences peuvent être identifiées visuellement, mais une analyse foliaire et de sol reste la méthode la plus fiable pour ajuster la fertilisation.

Réussir la culture du colza passe par une stratégie de fertilisation bien construite, basée sur les besoins réels de la plante et les caractéristiques du sol. De la fumure de fond à la fertilisation azotée de printemps, chaque moment d’application doit être pensé pour optimiser la fertilisation et atteindre l’objectif de rendement. Cela implique de bâtir un plan de fertilisation précis, en s’appuyant sur des références fiables, la méthode COMIFER, et les outils d’aide à la décision disponibles. La fertilisation du colza ne se résume pas à une simple dose : il faut ajuster les apports selon le stade de développement (reprise, montaison, stade C2), l’état nutritionnel de la culture et les conditions pédoclimatiques.

Quand mettre de l'engrais sur le colza ? (besoin phosphore, carence azote etc...)

Observation visuelle des symptômes

C’est la première étape. Chaque carence se manifeste par des signes spécifiques sur les feuilles ou les tiges :

Éléments nutritifs	Symptômes caractéristiques	Localisation
Azote (N)	Jaunissement généralisé des feuilles anciennes (chlorose basale)	Vieilles feuilles
Phosphore (P)	Croissance ralentie, feuillage vert foncé à pourpre	Feuilles âgées
Potassium (K)	Bords des feuilles nécrosés (feuilles âgées)	Feuilles âgées
Soufre (S)	Jaunissement des jeunes feuilles, tiges fines, croissance ralentie	Jeunes feuilles
Magnésium (Mg)	Marbrures entre les nervures sur feuilles âgées	Vieilles feuilles
Bore (B)	Déformations, nécroses de l’apex, avortement des fleurs	Apex / jeunes organes

📌 Important : La localisation des symptômes (vieilles vs jeunes feuilles) permet de savoir si l’élément est mobile dans la plante.

Analyses pour confirmer une carence "vraie"

Les symptômes visuels ne suffisent pas toujours. Il est indispensable de faire :

Analyse de sol : permet d’estimer le risque de carence, notamment pour le phosphore, le potassium et les oligo-éléments
Analyse foliaire : pour confirmer une carence vraie, surtout pour des éléments comme le soufre, le bore ou le magnésium

Ces analyses permettent de distinguer entre une carence vraie et une carence induite par :

un pH inadapté
un excès d’un autre élément
un sol hydromorphe ou compacté

Quels engrais utiliser pour le colza? (conseils)

Le colza est une culture exigeante dont les besoins en éléments nutritifs doivent être finement anticipés dès le début du cycle. Un pilotage précis de la fertilisation permet de limiter le risque de carence, notamment les carences en soufre ou en phosphore, souvent observées à l'automne. Savoir détecter les carences à temps – qu’il s’agisse d’une carence vraie ou d’une carence induite par des conditions de sol – est essentiel pour répondre aux besoins de la culture et sécuriser le rendement. Le choix du type d’engrais, de leur forme et du moment d’application devra donc être adapté à chaque situation agronomique.

Stade / Objectif	Type d’engrais (mot-clé)	Formule / Produit type (mot-clé)	Avantages	Utilisation conseillée
Implantation	Starter en ligne (starter en ligne)	NP 18-46, NP 15-30 (produit)	Développement racinaire rapide, utile en sol froid	Localisé dans la zone racinaire (engrais dans une zone)
	Fumure de fond (fumure)	20-20-0, 0-25-25, 15-15-15 (formules azotées)	Apport de P et K essentiels à l'enracinement	Incorporé avant semis
Implantation en bio	Engrais bio (engrais bio)	NPK 7-5-8, compost, fientes séchées	Libération lente, amélioration de la matière organique	Apporté en surface ou incorporé selon la forme
Sortie hiver (février)	Engrais minéral (engrais minéral)	Ammonitrate 33,5 %, Sulfan (26+13S)	Reprise rapide de végétation, bien assimilé	Premier apport dans la zone racinaire
	Engrais azotés (engrais azotés)	ASN (26+15S), Sulfate d’ammonium (formules azotées)	Fournit à la fois azote et soufre, essentiels pour le colza	Utilisé en complément du bilan azoté
Montaison / floraison	Engrais minéral (engrais minéral)	UAN 30 ou 39 (produit)	Adapté aux zones à haut potentiel, bon rapport coût/efficacité	2ᵉ ou 3ᵉ passage, en pulvérisation ou localisé
Apports organiques	Fumure (fumure)	Lisier, digestat, compost	Améliore la structure, enrichit le sol en azote, phosphore et potassium	Avant semis ou en pré-reprise végétative
En agriculture biologique	Engrais bio (engrais bio)	Granulés NPK AB, farine de plumes (produit)	Libération lente, compatible avec le cahier des charges bio	Préférez une fertilisation fractionnée

Quand appliquer les engrais ? (Date : automne, printemps...)

Le moment d’application des engrais est un facteur clé pour une fertilisation efficace. Apporter l’engrais au bon stade, c’est s’assurer qu’il sera bien absorbé par la culture, au moment où elle en a le plus besoin. Voici les grands repères à retenir selon les saisons et les cultures.

📅 Période / Stade	🕒 Moment d’application	🌱 Type d’apport	🎯 Objectif / Culture concernée
Avant ou au semis (automne)	Fertilisation automnale indispensable	Fumure de fond, starter localisé	Colza, céréales – Favoriser l’implantation et la nutrition de base
Février – Mars	Reprise de végétation	1er apport d’azote	Blé, colza – Relancer la croissance, assurer un bon redémarrage
Mars – Avril	Début de la montaison	2ᵉ apport d’azote	Blé, colza – Soutenir la montaison et la formation des épis
Avril – Mai	Stade C2 – C3 (2-3 nœuds)	3ᵉ apport (qualité ou complément)	Blé – Optimiser la teneur en protéines et le remplissage
Variable, toute la saison	Application Yara / outils de pilotage	Apport modulé selon l’état de la culture	Toutes cultures – Adapter la dose en fonction du besoin réel mesuré

La fertilisation : un enjeu clé pour l’agriculture durable

La fertilisation est un enjeu essentiel pour la performance des cultures. Mal dosée, elle devient un facteur limitant du rendement, surtout en cas de carences. À l’inverse, la surfertilisation expose à des risques d’émissions (N₂O, ammoniac), coûte cher et nuit à l’environnement. Pour limiter ces impacts, il faut adapter les apports à chaque situation particulière.

Utiliser un bilan permet d’estimer les besoins réels de la culture en fonction du sol et d’éviter les excès. C’est une pratique clé pour une agriculture durable, efficace et responsable.