Découvrez comment traiter l'helminthosporiose du blé
Ce qu'il faut retenir :
- L’helminthosporiose du blé est une maladie fongique due aux champignons Bipolaris et Drechslera, provoquant des pertes de rendement parfois importantes.
- Les symptômes typiques sont des taches brunes allongées avec halo jaune, évoluant vers une nécrose foliaire et une perte de photosynthèse.
- Le risque est élevé dans les régions humides du Nord et du Centre de la France, surtout entre mai et octobre, quand les conditions climatiques (20 °C, humidité > 80 %) sont favorables.
- La lutte efficace repose sur un programme combiné : rotation des cultures, gestion des résidus, choix variétal tolérant, fertilisation équilibrée et, si nécessaire, un traitement fongicide bien positionné.
L’helminthosporiose du blé est une maladie fongique de plus en plus observée dans les parcelles de blé tendre, notamment dans les régions du Nord et du Centre de la France. Causée par des champignons du genre Bipolaris ou Drechslera, elle provoque des pertes de rendement parfois significatives si elle n’est pas rapidement identifiée et maîtrisée. Les symptômes de l’helminthosporiose se manifestent principalement par des taches brunes allongées avec un halo jaune sur les feuilles, qui évoluent vers une nécrose du feuillage. La localisation de la maladie débute souvent à la base des plants avant de remonter progressivement vers les étages supérieurs. Pour limiter l’impact de la maladie sur la production, un traitement contre l’helminthosporiose peut s’avérer nécessaire dès l’apparition des premiers signes, en complément de mesures agronomiques préventives.
Qu'est-ce que l'helminthosporiose du blé ? (maladie)
L’helminthosporiose du blé est une maladie fongique causée par un champignon ascomycète appartenant à la famille des Pleosporaceae. Ce pathogène se développe principalement sur les céréales à paille comme le blé, l’orge et l’escourgeon, mais peut également toucher certaines cultures oléagineuses. Présente sur tous les continents, elle constitue une menace sérieuse pour la sécurité des récoltes.
Particulièrement redoutée dans les régions céréalières tempérées, y compris en France, cette maladie peut entraîner des pertes de rendement significatives lorsqu’elle n’est pas maîtrisée. Les symptômes de l’helminthosporiose apparaissent généralement sur les feuilles sous forme de taches brunes allongées, souvent centrées autour d’un halo chlorotique. Ces lésions évoluent rapidement, réduisant la surface foliaire fonctionnelle et impactant directement la photosynthèse, ce qui fragilise la plante.
Comprendre les mécanismes d'infection et savoir reconnaître les premiers signes est essentiel pour déclencher à temps les mesures de protection appropriées.
Quels sont les symptômes de l'helminthosporiose ?
L’helminthosporiose du blé est une maladie fongique dont la nuisibilité peut varier selon les conditions climatiques, le stade de développement de la culture et la réactivité de la gestion agronomique. Cette maladie est particulièrement active dans les zones à risque comme le nord de la France, la Champagne et la Picardie, où l’humidité de l’air et les températures printanières créent un environnement favorable à sa propagation.
Les premiers symptômes de l’helminthosporiose apparaissent sur les feuilles du blé tendre, généralement sous forme de taches ovales ou allongées, de couleur brune, souvent accompagnées d’un halo jaune. On observe parfois un point noir au centre, signe de nécrose avancée. Ces lésions brunes prennent un aspect en échelle et sont visibles sur les deux faces du limbe. En cas de forte pression, la présence de filaments fongiques peut aussi être observée à la loupe.
La maladie progresse du bas vers le haut de la plante, portée par le vent, et favorisée par une température moyenne de 20°C et une humidité relative d’environ 80 %. Cette combinaison de facteurs explique pourquoi les périodes allant de mi-mai à début octobre sont les plus critiques pour le risque de contamination. En l’absence de traitement adapté, l’impact sur la culture peut se traduire par une perte de rendement importante, voire une nuisibilité forte dans les situations les plus sévères.
📊 Tableau – Évolution des symptômes et nuisibilité de l’helminthosporiose du blé (cycle)
| Stade d’évolution | Symptômes observés | Dégâts et nuisibilité |
|---|---|---|
| Stade précoce (début infection) | Petites taches ovales brunes, halo jaune diffus autour, apparition isolée | Nuisibilité moyenne – Impact faible, facile à contenir |
| Stade de développement actif | Lésions brunes allongées, point noir au centre, aspect en échelle | Perte de rendement progressive si non traité |
| Stade avancé / non maîtrisé | Coalescence des taches, nécrose généralisée, présence de filaments sur feuilles | Nuisibilité forte – Atteinte du feuillage, photosynthèse réduite |
| Stade final (non traité) | Dessèchement foliaire complet, extension à la majorité des plants | Impact sévère sur la culture, forte perte de rendement |
💡 Surveiller attentivement les premiers signes est essentiel pour éviter une propagation rapide dans la parcelle. Un traitement fongicide précoce, associé à des pratiques culturales adaptées, permet de contenir efficacement l’helminthosporiose du blé.
Quels sont les traitements contre l’helminthosporiose du blé ?
Le traitement de l’helminthosporiose repose sur deux grands axes : la prévention des maladies, qui doit être systématiquement privilégiée, et les solutions curatives, à activer en cas de symptômes déclarés. Pour réussir à long terme la lutte contre la maladie, il est essentiel de mettre en place un programme de traitement cohérent, combinant pratiques culturales, choix variétal, et, si nécessaire, produits phytopharmaceutiques adaptés. La bonne gestion de la maladie passe également par un suivi rigoureux des conditions climatiques, en particulier l’humidité des feuilles, qui favorise fortement les contaminations.
🌿 Prévention : les bases d’une gestion durable
La prévention des maladies reste la meilleure arme contre l’helminthosporiose. Elle permet de limiter la pression de la maladie tout en réduisant le recours aux produits chimiques. Voici les principaux conseils de gestion technique :
Rotation des cultures
Alterner avec des cultures non hôtes (ex. colza, pois) permet de casser le cycle du champignon et de limiter les risques de contamination via les résidus.
Travail du sol
L’enfouissement des résidus de la culture précédente réduit la présence du pathogène dans la parcelle. C’est un levier clé en post-maïs ou post-orge.
Choix variétal
Certaines variétés de blé tendre présentent une meilleure tolérance à l’helminthosporiose. Privilégier ces variétés permet de réduire la sensibilité de la culture.
Fertilisation équilibrée
Un bon équilibre en azote, phosphore et potassium renforce la résistance naturelle de la plante face aux agressions fongiques.
Gestion de l’humidité des feuilles
Éviter les semis trop denses et favoriser l’aération du couvert végétal permet de réduire l’humidité propice au développement du champignon.
🛠️ Curation : agir dès les premiers symptômes
Lorsque la prévention ne suffit plus et que les symptômes de l’helminthosporiose apparaissent (ex. taches brunes, halos jaunes), un traitement fongicide peut s’avérer nécessaire. L’efficacité dépend du positionnement du produit, du choix des substances actives, et du respect des recommandations officielles pour une gestion de la résistance durable.
Produits phytopharmaceutiques (fongicides)
Le recours à un fongicide associant une strobilurine
(QoI) et un triazole (DMI) est recommandé au stade T2 (montaison) ou T3
(pré-floraison).
Exemples : azoxystrobine + tébuconazole, ou prothioconazole +
fluxapyroxad.
Seuil d’intervention
Intervenir dès que 50 % des plantes présentent au moins une tache. Un
traitement des bordures peut être judicieux en amont.
En cas de forte pression, une seconde
application peut être envisagée 15-21 jours plus tard.
Suivre les recommandations officielles
Respecter les stratégies de gestion de la résistance aux fongicides, notamment celles de l’INRAE, ANSES et ARVALIS, afin de préserver l’efficacité des matières actives sur le long terme.
💡 Un bon programme de lutte contre l’helminthosporiose du blé combine anticipation, surveillance régulière et réaction ciblée. L’objectif : limiter l’impact sur les rendements tout en optimisant les intrants.
Quelles variétés de blé sont sensibles à l’helminthosporiose ? (sensibilité variétale)
La sensibilité variétale est un facteur clé dans la lutte contre l’helminthosporiose. En effet, selon la variété de blé tendre ou de blé dur choisie, le risque de développement de la maladie peut fortement varier.
🔍 Tableau de sensibilité des variétés de blé à l’helminthosporiose (blé dur, blé tendre)
| Type de blé | Variétés sensibles | Variétés peu sensibles |
|---|---|---|
| Blé tendre | Chevignon, Boregar, Fructidor | Rubisko, Graham, Cellule |
| Blé dur | Claudio, Auradur | Miradoux, Sculptur, Amilcar |
ℹ️ Ces données sont issues des observations ARVALIS & CTPS. Elles peuvent évoluer en fonction des conditions locales.
Notre proposition de semences de blé tendre
Nos semences de blé tendre
✅ Conseils pour le choix de semences
- Évitez les variétés sensibles si vous êtes dans une zone à risque (Nord, Champagne, Picardie…).
- Associez votre choix variétal à d’autres leviers agronomiques : rotation, enfouissement des résidus, gestion de l’humidité.
- En cas de doute, demandez conseil à votre technicien ou consultez les fiches de recommandation variétale régionales.
Le choix de semences adaptées et peu sensibles est un levier simple, efficace et économique pour réduire l'impact de l'helminthosporiose sur vos cultures.
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Arthur Verkinderen, Expert Phyto et protection des plantes chez Agryco
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