Moha : Culture, rendement et utilisation

Q: Quand semer du moha ?

Le moha se sème entre mi-mai et fin juin, lorsque le sol atteint 12-14°C. Un semis tardif jusqu’à début juillet est possible, mais avec un rendement réduit en cas de sécheresse. Pour une levée rapide, privilégiez un sol réchauffé et ressuyé.

Q: Le moha est-il résistant à la sécheresse ?

Le moha tolère bien la sécheresse, grâce à son système racinaire profond et sa croissance rapide. Il utilise l'eau du sol efficacement, mais une bonne humidité au semis est nécessaire pour assurer une levée homogène.

Q: Peut-on cultiver du moha en agriculture biologique ?

Oui, le moha est adapté au bio : il couvre rapidement le sol, limite les adventices et n’a pas besoin d’herbicides. De plus, il s'adapte aux sols pauvres, valorise bien les apports organiques et améliore la fertilité des sols en rotation culturale.

Q: Comment récolter et quand faucher le moha pour un fourrage de qualité ?

Le moha doit être coupé au début de l’épiaison pour une meilleure valeur nutritive. Trop tard, il devient fibreux et moins appétent. Il peut être récolté en foin, ensilage ou pâturage direct, selon les besoins. Pour un ensilage réussi, viser 35-40 % de matière sèche.

Mis à jour : 15 Mai 2025 | Publié : 22 Avril 2025
Cipan-Fourragère
Temps de lecture : 5 minutes

Moha : Culture, rendement et utilisation

Ce qu'il faut retenir :

Le moha est une graminée estivale à cycle court (60 à 90 jours), idéale pour le fourrage ou en interculture.
Il est très résistant à la sécheresse grâce à son système racinaire superficiel mais ramifié.
Son rendement est élevé : jusqu’à 8 t MS/ha en conditions optimales, et 20 t/ha en biomasse fraîche.
Il se sème de mi-mai à fin juin et se récolte environ 60 jours plus tard, au stade début épiaison.
Aucun besoin de désherbage : sa couverture rapide étouffe les adventices.
Valorisable en foin, ensilage, pâturage, couvert végétal ou méthanisation, il s’adapte à de nombreux systèmes agricoles.
Compatible avec l’agriculture bio, il ne nécessite ni herbicides ni traitements spécifiques.

Le moha (Setaria italica) est une graminée estivale cultivée pour le fourrage et le couvert végétal. Son cycle court (60 à 90 jours) permet une récolte rapide et une bonne valorisation des sols en interculture. Il est apprécié pour sa résistance à la sécheresse, sa forte production de biomasse et sa capacité à limiter les adventices. Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le moha : ses caractéristiques, son rendement et les clés pour réussir sa culture.

Qu’est-ce que le moha ?

Le moha (Setaria italica) est une graminée annuelle estivale appartenant à la famille des Poacées. Il est cultivé pour son fourrage et comme couvert végétal, notamment dans les systèmes agricoles soucieux de la gestion des sols.

Il existe deux sous-espèces de moha fourrager :

Setaria italica race Maxima : aussi appelé millet d’Italie, cette variété se distingue par son faible tallage et sa croissance en tige unique. Elle est surtout cultivée pour la production de graines destinées à l’oisellerie, plutôt que pour un usage fourrager.
Setaria italica race Moharia : sélectionnée pour la production de fourrage, cette variété se caractérise par son fort tallage, son feuillage souple et sa capacité à produire une biomasse abondante. Elle est idéale pour l’ensilage, le pâturage et le foin.

Les caractéristiques du moha :

Port dressé : tiges fines et creuses atteignant 80 cm à 1,50 m de hauteur.
Feuillage allongé : feuilles vertes étroites, de 30 à 50 cm de long.
Système racinaire fasciculé : racines superficielles mais très ramifiées, favorisant l’absorption de l’humidité résiduelle du sol.

Pourquoi cultiver du moha ?

Le moha est une culture polyvalente, rapide et résistante. Que ce soit pour le fourrage, le couvert végétal ou la gestion des sols, cette graminée offre de nombreux avantages aux agriculteurs et éleveurs. Voici ses principaux atouts :

Excellente culture fourragère : riche en fibres digestibles, le moha est apprécié des ruminants. Il offre une forte production de biomasse et s’adapte à différentes formes de récolte : pâturage, ensilage ou foin.
Cycle végétatif court : cette graminée atteint sa maturité en 60 à 90 jours, ce qui en fait une culture idéale entre deux rotations ou en intercalaire.
Amélioration agronomique : le moha contribue à structurer le sol, limite l’érosion et favorise une meilleure rétention de l’eau. Il est très efficace en couvert végétal ou en rotation culturale.
Résistant à la sécheresse : adapté aux conditions climatiques difficiles, le moha capte l’humidité grâce à son système racinaire fasciculé, ce qui lui permet de mieux supporter le stress hydrique.
Excellente couverture du sol : sa croissance rapide étouffe les adventices, réduisant ainsi le besoin en désherbage chimique.
Adapté à l’agriculture biologique : il valorise les apports organiques et s’intègre parfaitement dans un système de culture durable et peu intrusif.

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Itinéraire technique pour cultiver le moha

Le moha est une culture très facile à implanter. Dans cette section, découvrez les conditions optimales de culture, les périodes de semis, ainsi que les techniques d’entretien pour réussir votre culture de moha.

Semis du moha

Le moha est une graminée à cycle court qui nécessite un semis maîtrisé pour assurer une levée homogène. Il se sème en plein champ, dans un sol réchauffé et bien préparé.

Période de semis

Période optimale : de fin-mai à fin juin.
Semis tardif : possible jusqu'à fin juillet.
Température du sol : 12-14°C.

Densité et profondeur

Densité recommandée : 20 à 25 kg/ha.
Profondeur : 1 à 2 cm, pour favoriser une germination rapide.
Écartement des rangs : 15 à 30 cm.

Place dans la rotation

Le moha s’intègre bien dans un assolement fourrager ou en interculture entre deux cultures hivernales. Il est souvent implanté après :

Un triticale
Un méteil
Ou une prairie

En revanche, mieux vaut éviter de positionner cette graminée avant les céréales à paille dans votre rotation, d'après l'institut technique Arvalis.

Entretien et fertilisation (plante)

Le moha s'adapte à tous les types de sol et nécessite peu d'entretien. Mais cette culture bénéficie d'un apport en fertilisants pour maximiser sa production.

Fertilisation

Besoins de la culture : Azote (N), Phosphore (P) et Potassium (K).
Type d'amendement : fumier ou compost.
Quantité : 10 à 15 t/ha avant semis.

Désherbage

Le moha couvre le sol très rapidement, ce qui lui permet d'étouffer les adventices. Résultat ? Pas besoin de désherbage chimique ou mécanique. En revanche, cette plante est gélive. Elle est donc détruite naturellement par le gel (-1 °C).

Récolte (foin)

Le moha doit être récolté au bon stade pour garantir un fourrage de qualité. Cette graminée ne repousse pas après la coupe. On la récolte donc en une seule fois.

Quand récolter le moha ?

Stade optimal : début épiaison (environ 70 cm de haut), soit 2 mois après le semis.
Récolte trop tardive : le fourrage devient plus fibreux et moins appétant.

Rendement du moha : à quoi s’attendre ?

Le moha est une graminée productive et rapide. Son cycle court permet d’obtenir une biomasse importante en peu de temps :

Production en fourrage : 6 à 8 tonnes de matière sèche (MS)/ha (conditions optimales). 3 à 5 tonnes de MS/ha (conditions difficiles).
Production en biomasse verte : 15 à 20 tonnes de matière fraîche/ha avant séchage.
Rapidité de pousse : couverture du sol en 4 à 6 semaines.

Plusieurs paramètres peuvent impacter le rendement :

La densité de semis : un semis bien calibré assure une levée homogène et une meilleure couverture du sol.
Les conditions climatiques : des températures chaudes et une humidité suffisante favorisent sa croissance.
La fertilisation : un apport en potassium et phosphore stimule le développement de la biomasse.
Le stade de récolte : une coupe au début de l’épiaison garantit une meilleure qualité fourragère.

Utilisation du moha : quels débouchés ?

Le moha est une culture polyvalente, exploitée pour son fourrage d'été et son rôle en couvert végétal. Grâce à sa croissance rapide et sa capacité à produire une biomasse abondante, il s’intègre facilement dans différents systèmes agricoles.

1. Une culture fourragère de qualité

Le moha est une plante fourragère, appréciée pour sa richesse en fibres digestibles et sa bonne appétence. Idéal pour compléter les rations estivales en période de sécheresse, il convient aux bovins, ovins et caprins. On peut l'utiliser sous plusieurs formes :

Foin : séché et récolté avant floraison, il conserve une bonne valeur nutritive.
Ensilage : moissonné entre 35 et 40 % de matière sèche.
Pâturage direct : utilisé en affouragement en vert pour les ruminants.

2. Un excellent couvert végétal

Le moha est aussi utilisé comme couvert végétal (engrais vert), notamment en rotation culturale ou en interculture après une culture principale, car il permet de :

Limiter l’érosion des sols et améliorer leur structure.
Couvrir rapidement le sol, réduisant la prolifération des adventices.
Fixer l’azote et améliorer la matière organique en décomposant sa biomasse.

3. Valorisation en méthanisation

Pour finir, grâce à sa production importante de biomasse, le moha est également une bonne matière première pour la méthanisation. Et ce, pour plusieurs raisons :