Après deux semaines de suspension liée à la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC), les exportations françaises de bovins ont pu enfin reprendre dès le 1er novembre 2025. Une décision très attendue par la filière, mais encadrée par des conditions sanitaires strictes pour garantir la maîtrise du risque épidémiologique.
Une situation sanitaire désormais stabilisée
Depuis la détection des premiers foyers de DNC à l’automne, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire avait imposé un gel temporaire des exportations de bovins vivants. La maladie, transmise par des insectes piqueurs, provoque des lésions cutanées et des baisses de production, sans danger pour l’homme mais avec un impact économique important pour les éleveurs.
Grâce aux mesures de surveillance et de confinement mises en place depuis la mi-octobre, la situation est jugée stabilisée : « aucun nouveau foyer n’a été détecté en dehors des zones réglementées », précise le ministère dans un communiqué du 30 octobre. Cette évolution favorable permet donc d’envisager une reprise progressive des échanges commerciaux.
Des exportations sous conditions
Le feu vert du ministère s’accompagne d’un dispositif rigoureux destiné à encadrer la reprise des échanges. Jusqu’au 4 novembre inclus, les centres de rassemblement situés en “zone réglementée supplémentaire” depuis le 18 octobre doivent déclarer leur reprise d’activité auprès de la préfecture. Ils ne pourront rouvrir qu’avec la supervision d’un vétérinaire référent, chargé de vérifier le respect strict des mesures de biosécurité.
Parallèlement, jusqu’au 16 novembre, l’ensemble des centres de rassemblement français devront enregistrer sous 24 heures tous les mouvements de bovins transitant par leurs installations. Cette obligation temporaire, mise en place pour renforcer la traçabilité, doit permettre une détection rapide et une réponse immédiate en cas de réapparition de foyers.
Les contrôles routiers demeurent par ailleurs renforcés, notamment dans les zones réglementées, afin de s’assurer de la conformité des transports et de l’origine des animaux. Le ministère rappelle que cette reprise « s’effectue sans préjudice des règles applicables dans les zones sous restriction » : les élevages situés dans les départements encore touchés par la DNC restent donc soumis à des mesures sanitaires spécifiques.
Une bouffée d’oxygène pour la filière bovine
La levée de l’interdiction d’exportation est un soulagement majeur pour les éleveurs, les négociants et les transporteurs, très impactés par le blocage. En temps normal, la France exporte près d’un million de broutards de races allaitantes et environ 400 000 jeunes bovins laitiers, principalement vers l’Italie, l’Espagne et le Maghreb.
Chaque semaine de fermeture représentait des pertes considérables pour la filière, déjà fragilisée par la hausse des coûts de production et la baisse de la consommation intérieure. Les organisations professionnelles saluent donc la réactivité du ministère, tout en appelant à maintenir la vigilance sanitaire dans les zones encore à risque.
Une reprise prudente mais stratégique
Cette réouverture contrôlée marque une étape clé vers le retour à la normale du commerce bovin français. Elle illustre aussi la volonté du gouvernement de concilier protection sanitaire et continuité économique dans un contexte où les marchés européens restent extrêmement sensibles aux zoonoses.
Si la situation continue de s’améliorer, les échanges devraient retrouver leur rythme habituel d’ici la fin de l’année. Les professionnels restent toutefois attentifs à la météo automnale — déterminante pour l’activité des insectes vecteurs — et à la coordination entre services vétérinaires, centres de rassemblement et transporteurs.
Ce qu'il faut retenir :
- Reprise effective le 1er novembre 2025 après stabilisation de la situation sanitaire liée à la DNC.
- Conditions strictes : déclaration des centres, supervision vétérinaire et traçabilité renforcée jusqu’au 16 novembre.
- Contrôles maintenus dans les zones réglementées pour éviter toute récidive.
- Un enjeu économique majeur pour une filière bovine dépendante des exportations vers l’Europe du Sud.