La coopérative sucrière Tereos a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie climatique.
En octobre 2025, elle a annoncé le versement d’une prime filière de plus de 800 000 euros à près de 400 coopérateurs engagés dans des pratiques d’agriculture bas carbone ou régénératrice.
Un signal fort : la transition environnementale n’est plus seulement une contrainte, elle devient aussi un levier de rémunération pour les planteurs.
Ce que fait Tereos
Tereos, deuxième groupe sucrier mondial et première coopérative betteravière française, a lancé depuis deux ans un programme structuré de transition agricole. L’objectif : réduire l’empreinte carbone de ses approvisionnements et améliorer la résilience des sols et des exploitations.
En 2025, l’entreprise a versé une prime filière totale de 811 450 euros à environ 400 adhérents pour récompenser leurs pratiques durables. Ces planteurs se distinguent par la mise en place de leviers comme la réduction des intrants, les couverts végétaux, la diversification, ou encore la mesure précise de leurs émissions.
Tereos a également pris en charge 75 % du coût des bilans carbone pour plus de 1 000 exploitations partenaires. Aujourd’hui, 850 coopérateurs ont réalisé un diagnostic carbone, 270 sont engagés dans des démarches “Label bas carbone”, et plus de 60 pratiquent déjà l’agriculture régénératrice sur leurs parcelles.
Ces efforts s’inscrivent dans la trajectoire de décarbonation que le groupe s’est fixée : réduire de 36 % les émissions agricoles d’ici 2032-2033, et atteindre 20 % d’approvisionnements régénératifs dans ses filières betteravières.
« Notre ambition est de valoriser l’engagement environnemental des planteurs, pas seulement de le constater », explique la direction de Tereos. « Ces primes sont un premier pas vers une rémunération différenciée selon les résultats carbone et la qualité des sols. »
Pourquoi c’est intéressant pour les agriculteurs
Pour les planteurs de betteraves, ce dispositif traduit concrètement la reconnaissance d’un engagement agro-environnemental. En intégrant une prime dédiée, Tereos fait évoluer son modèle coopératif : produire du sucre ou de l’alcool reste essentiel, mais la manière de produire compte désormais autant que le volume livré.
- Un complément de revenu pour les exploitants déjà engagés dans des démarches vertueuses ;
- Un accompagnement technique : bilans carbone subventionnés, diagnostics agronomiques, suivi de pratiques ;
- Une valorisation de l’image de la production betteravière française auprès des clients et du grand public ;
- Une anticipation : les certifications bas carbone et les pratiques régénératrices pourraient devenir incontournables dans les contrats d’approvisionnement à moyen terme.
Ce programme ouvre aussi la voie à de nouveaux modèles de rémunération, où les agriculteurs pourront être payés pour leurs services environnementaux : stockage du carbone, protection des sols, maintien de la biodiversité, etc. Une tendance appelée à s’étendre bien au-delà de la betterave, vers les grandes cultures, l’élevage ou les filières énergétiques.
Ce qu’il faut retenir
- Tereos a versé plus de 800 000 € de primes à 400 coopérateurs pour leurs pratiques bas carbone et régénératrices ;
- La coopérative finance 75 % des bilans carbone pour 1 000 exploitations ;
- 36 % de réduction d’émissions visées d’ici 2033 ; 20 % d’approvisionnements régénératifs ;
- Une démarche qui lie désormais performance agricole et durabilité économique.
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Cyril Combes, Rédacteur chez Agryco
