La probable chute du gouvernement Barnier suscite l'inquiétude au sein du monde agricole. Les mesures de soutien, durement négociées et inscrites dans le budget 2025, risquent de s'évaporer si l'exécutif est renversé.
Un coup dur pour les agriculteurs
"On revient à la situation d'avant manifestation 2024", déplore Benoît Vaillant, céréalier à Cambrai et membre des Jeunes Agriculteurs. Cette motion de censure intervient à un moment critique pour l'agriculture française, après deux mobilisations qui semblaient avoir porté leurs fruits.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, s'inquiète : "On devra repartir de zéro avec un nouveau gouvernement, un nouveau ministre". Parmi les mesures menacées figurent :
- Le gel de la hausse prévue de la taxe sur le gazole non-routier
- La réforme du calcul des pensions des agriculteurs sur les 25 meilleures années
- Des allègements de charges pour améliorer la compétitivité
Un secteur dans l'incertitude
"On a besoin d'un cap pour l'agriculture. On est dans l'incertitude totale sauf que derrière, il y a des familles à nourrir, des investissements à prévoir… On va au crash là", alerte Benoît Vaillant.
Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, renchérit : "Je ne suis pas sûr que tous ces députés ont un peu de terre aux bottes et se rendent compte de la situation que vont vivre les agriculteurs. On n'avait pas besoin de ça".
Nouvelles mobilisations en vue
Face à cette situation, les agriculteurs prévoient de se mobiliser les 9 et 10 décembre prochains. La FNSEA espère conclure cette manifestation par une rencontre avec le Premier ministre, quel qu'il soit. "Peu importe", a déclaré le président du syndicat agricole, soulignant l'urgence de la situation.