La campagne culturale 2026 se dessine déjà dans les chiffres et les intentions d’ensemencement. Selon les premières estimations d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, certaines grandes cultures françaises devraient connaître une hausse de leurs surfaces emblavées, tandis que d’autres restent stables ou en légère progression.
Céréales d’hiver : une surface en croissance
Pour la récolte 2026, les céréales d’hiver devraient voir leurs surfaces progresser d’environ +2,3 % par rapport à la campagne 2025, pour atteindre environ 6,4 millions d’hectares. Cette hausse reflète une tendance des producteurs à renforcer les semis de blé et d’orges d’hiver après plusieurs campagnes marquées par des aléas climatiques et une forte volatilité des marchés.
Dans le détail, la surface de blé tendre d’hiver est estimée à environ 4,6 millions d’hectares, un niveau proche de la moyenne quinquennale récente. L’orge d’hiver progresse légèrement pour atteindre environ 1,23 million d’hectares, après un point bas observé en 2025. Le triticale poursuit quant à lui une reprise modérée, autour de 305 000 hectares.
Ces évolutions traduisent une reprise globale de la sole en céréales d’hiver, avec des semis réalisés majoritairement dans de bonnes conditions à l’automne.
Colza : un rebond significatif des surfaces
Parmi les cultures les plus dynamiques pour la campagne 2026, le colza d’hiver affiche un rebond marqué. Les surfaces devraient atteindre environ 1,34 million d’hectares, soit une hausse estimée à +6,4 % par rapport à 2025, revenant à des niveaux proches de ceux observés en 2023.
Cette progression concerne plusieurs bassins de production, notamment la Bourgogne-Franche-Comté, le Grand Est et certaines zones d’Occitanie. Elle s’explique par une combinaison de facteurs : des rotations plus favorables, des conditions de semis globalement satisfaisantes et des perspectives de marché jugées plus stables pour les oléagineux.
Autres cultures : stabilité et ajustements régionaux
Pour les autres grandes cultures, les premières tendances font apparaître davantage de stabilité que de rupture. Les surfaces de blé dur d’hiver resteraient proches de celles de 2025, autour de 200 000 hectares, après plusieurs années de fortes variations.
Les cultures de printemps, comme le maïs grain, le tournesol ou le soja, ne font pas encore l’objet d’estimations précises à ce stade. Leur évolution dépendra largement des conditions climatiques du printemps, des résultats économiques de la campagne précédente et des arbitrages régionaux en matière d’assolement. À l’échelle européenne, certaines projections évoquent une réorientation partielle des surfaces dans les zones les plus exposées au stress hydrique.
Quelles conséquences pour les agriculteurs ?
L’augmentation des surfaces de céréales d’hiver et de colza aura plusieurs implications concrètes. Sur le plan agronomique, elle peut favoriser des rotations plus équilibrées et une meilleure gestion des adventices et des bioagresseurs. Sur le plan économique, une offre potentiellement plus abondante de blé et d’orges pourrait influencer les stratégies de commercialisation, notamment en matière de stockage et de vente à terme.
Ces choix de surfaces s’inscrivent également dans un contexte de transition agro-écologique, où les agriculteurs cherchent à concilier performances économiques, contraintes réglementaires et adaptation au changement climatique.
À retenir pour la campagne 2026
Pour la campagne agricole 2026 en France, les premières données disponibles indiquent une hausse des surfaces de céréales d’hiver, un rebond net du colza et une relative stabilité des autres grandes cultures. Ces tendances, issues des premières estimations d’Agreste et des analyses de la presse spécialisée, offrent un premier éclairage sur les orientations prises par les agriculteurs et constituent un indicateur clé pour anticiper les marchés et les stratégies de production à venir.