Biocontrôle : Tout savoir pour protéger vos culture

  • Mis à jour : 20 Octobre 2025   |   Publié : 01 Août 2024
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  • Temps de lecture : 4 minutes
Biocontrôle : Tout savoir pour protéger vos culture

Vous aimeriez en savoir plus sur le biocontrôle ? Dans ce guide complet, on vous dit tout sur cette alternative écologique pour protéger vos cultures. Découvrez ce qu'est le biocontrôle, quels sont ses avantages, les différentes méthodes de lutte biologique, et la réglementation en vigueur. C'est parti !

Définition du Biocontrole

Le biocontrôle recouvre plusieurs méthodes naturelles pour protéger les cultures contre les ravageurs, les adventices et les maladies sans utiliser de produits chimiques, comme des pesticides, herbicides, ou fongicides.

L'article L. 253-6 du code rural et de la pêche maritime (CRPM) donne une définition du biocontrôle plus officielle, indiquant qu'il s'agit des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures.

L'histoire du biocontrôle débute vers la fin du XIXe siècle. à l'époque, les chercheurs commencent à travailler sur la lutte biologique. Dans le cadre de leurs expériences, ils s'intéressent aux agresseurs, naturels, des insectes nuisibles.

Puis le champ de leurs recherches s'élargit. Et très vite, de nouveaux produits de biocontrôle voient le jour, avec l'utilisation de bactéries, de substances naturelles, ou encore de médiateurs chimiques pour protéger les cultures.

Quels sont les avantages du biocontrôle pour une agriculture biologique?

Le biocontrôle offre de nombreux avantages par rapport aux traitements phytopharmaceutiques conventionnels. Voici les principaux atouts de cette méthode de protection des cultures végétales :

  • Respect de l'environnement : Utilisée le biocontrôle permet de réduire la dépendance du monde agricole aux produits chimiques et de diminuer la pollution des sols ainsi que des cours d'eau.

  • Impact sur la santé : Les produits de biocontrôle sont d'origine naturelle. Leur utilisation réduit par conséquent le risque d'exposition des agriculteurs et des consommateurs à des substances chimiques parfois toxiques.

  • Pas de résistance: En cas d'usage répété de produits chimiques, les ravageurs peuvent développer des résistances à certaines molécules. Les produits de biocontrôle sont utiles, eux, restent efficaces dans la durée.

  • Protection de la biodiversité : Les techniques de biocontrôle permettent de cibler les ravageurs nuisibles sans affecter les auxiliaires, comme les pollinisateurs, ce qui limite l'impact sur le monde animal.

  • Acceptabilité sociale : Enfin, l'utilisation de produits de biocontrôle aide à améliorer l'image des producteurs auprès des consommateurs et répond à la demande de produits sains et respectueux de l'environnement.

Pour toutes ces raisons, le biocontrôle gagne en popularité depuis quelques années. D'après une enquête réalisée fin 2021 pour l'association française des entreprises de produits de biocontrôle, 69% des agriculteurs utilisent des solutions de biocontrôle.

A titre de comparaison, fin 2018, ils n'étaient que 44% à à l'intégrer pour protéger leurs cultures par cet intermédiaire. Et la tendance devrait se poursuivre : plus de 75% des agriculteurs qui n'utilisent pas de biocontrôle aujourd'hui pensent à intégrer cette outil à l'avenir.

Quelles sont les différentes produits, agents de biocontrôle ? (liste et exemple)

Traditionnellement, les méthodes de biocontrôle sont séparées en 4 grandes catégories : les macro-organismes, les substances naturelles, les micro-organismes, et les médiateurs chimiques.

Premier type de biocontrôle : l'utilisation de macro-organismes comme des insectes, des acariens ou des nématodes pour contrôler les populations de ravageurs dans le respect de l'environnement :

  • Insectes prédateurs : il est par exemple possible d'avoir recours à des plaques d'oeufs de coccinelles dans vos cultures, en les accrochants, pour protéger vos cultures contre les pucerons sans produits chimiques.

  • Parasitoïdes : les nématodes sont des vers microscopiques, très utile, capables de parasiter les insectes nuisibles vivant, comme la pyrale du maïs ou le doryphore, et de les tuer de l'intérieur.

  • Acariens prédateurs : dans certaines cultures de végétaux (légumières), on peut introduire des acariens prédateurs pour réduire les populations de thrips et d'acariens phytophages sans utiliser de pesticides.

Le biocontrôle peut également se baser sur l'utilisation de substances naturelles dérivées de plantes, d'animaux ou de minéraux. Selon les cas, ces dernières peuvent renforcer les défenses des cultures ou perturber les ravageurs, de différents moyens :

  • Extraits de plantes : l'acide pélargonique, secrété par les géraniums, est par exemple un herbicide biocontrôle plutôt efficace pour lutter contre les adventices de façon naturelle.

  • Argile et minéraux : le kaolin, par exemple, est un produit de biocontrôle que vous pouvez utiliser pour créer une barrière physique sur vos plantes et les protéger contre les insectes.

Pour réduire votre dépendance aux pesticides chimiques et favoriser une agriculture plus durable, vous pouvez également compter sur un autre moyen comme certains micro-organismes capables de détruire les ravageurs :

  • Bactéries : Intégrée certaines bactéries créent des toxines qui vise à freiner le développement des bioagresseurs, voire les éliminent. C'est par exemple le cas de la bactérie Bacillus thuringiensis, très efficace contre la pyrale du buis.

  • Champignons : vous pouvez utiliser des champignons pathogènes, comme Beauveria bassiana, pour infecter les insectes ravageurs et freiner leur développement dans vos parcelles.

  • Virus : les baculovirus s'attaquant à des insectes bien spécifiques, leur utilisation permet une protection des cultures ultra-ciblée, ce qui minimise l'impact sur le monde animale.

Médiateurs chimiques

Dernière catégorie de biocontrôle : les médiateurs chimiques. L'introduction de ces modifient le comportement des ravageurs, et notamment des insectes :

  • Confusion sexuelle : L'apport de phéromones de synthèse à proximité de vos cultures permet de désorienter les ravageurs, ce qui empêche l'accouplement et permet de rompre le cycle de vie des nuisibles.

  • Kairomones : ces substances, naturellement émises par les insectes, attirent les prédateurs, ce qui permet de recréer des équilibres naturels à l'échelle de la parcelle ou du jardin.

  • Piégeage : enfin, il est possible de placer des capsules contenant des phéromones dans des pièges à insectes dans vos végétaux pour attirer les nuisibles et réguler les populations de bioagresseurs.

infographie biocontrole
Source infographie inrae

Les produits de biocontrôle sont-ils (vraiment) efficaces ?

En termes d'efficacité, les formes de produits de biocontrôle font souvent aussi bien, voire même mieux que les produits chimiques. Le phosphate ferrique, par exemple, est une substance naturelle très efficace pour lutter contre les limaces.

La couverture qu'offre ce traitement catégorisé biocontrôle est au moins équivalente à celle des produits à base de métaldéhyde, une solution chimique qui impacte négativement l'environnement et la biodiversité.

Autre exemple : le Contans est un fongicide biocontrôle à base de micro-organismes. Ce dernier s'est révélé à avoir une action plutôt efficace pour réduire la pression du sclérotinia, un champignon qui s'attaque au colza.

Toutefois, les produits de biocontrôle nécessitent souvent plus de passages. Dans le cas de l'oïdium sur fraise, il faut par exemple compter 3 fois plus d'interventions qu'avec un fongicide chimique, d'après Bayer.

La bonne nouvelle, c'est que vous n'avez pas nécessairement besoin de choisir entre les produits phytopharmaceutiques traditionnels et le biocontrôle. Il est souvent possible de combiner ces deux approches pour une protection optimale.

Combien coûtent les solutions de biocontrôle ?

Autre point important : le prix. Est-ce que protéger vos cultures avec des produits de biocontrôle vous coûte plus cher que d'utiliser des produits phytosanitaires classiques ? Le plus souvent, oui.

Si l'on reprend le cas de la fraise, l'utilisation de biocontrôle coûte 10 fois plus cher, selon Bayer. L'application de larves de chrysope pour lutter contre les pucerons coûte ainsi 1 300 à 1 500 euros (HT) par hectare.

Cela dit, l'écart de prix est parfois (très) faible. Un traitement anti-limaces avec un biocontrôle à base de phosphate ferrique coûte environ 16 euros (HT) par hectare, contre 14 euros (HT) par hectare pour l'alternative chimique.

Sans compter que les produits de biocontrôle ont de nombreuses externalités positives qu'il est difficile de quantifier avec précision, comme le développement des populations d'auxiliaires dans vos cultures, par exemple.

Pour découvrir le prix à l'hectare des principaux insecticides, fongicides ou désherbants biocontrôle, vous pouvez voir notre catégorie bio-controle ou appeler notre équipe d'experts au 03 52 99 00 00.

Notre sélection de produits :

Biocontrôle France : que dit la loi ?

En France, le biocontrôle est considéré comme l'un des piliers de l'agroécologie. Et depuis 2020, le gouvernement a mis en place une stratégie nationale pour favoriser le développement de cette alternative aux produits chimiques.

Les produits de biocontrôle bénéficient ainsi de délais d'évaluation réduits (article R.253-11 du CRPM) et les demandes d'approbation et d'autorisation des dossiers soumises à l'Anses sont soumises à une taxe fiscale réduite.

Autre point important : les produits de biocontrôle sont utilisables en agriculture biologique (UAB) et ne sont pas comptabilisés dans votre Indicateur de Fréquence de Traitements phytosanitaires (IFT).

Plus de 500 solutions de biocontrôle ont déjà obtenu leur autorisation de mise sur le marché (AMM). Vous pouvez retrouver la liste des produits de biocontrôle homologués par le ministère de l'Agriculture ici.

Cette dernière est régulièrement mise à jour. Certains produits, marqués EAJ (Emploi Autorisé dans les Jardins) sont accessibles en vente libre pour les jardiniers amateurs. Les autres sont réservés aux professionnels.

Quelles sont les aides pour développer le biocontrôle?

Pour encourager le recours aux produits de biocontrôle, des aides financières ont été mises en place pour les agriculteurs. L’objectif : permettre aux exploitants agricoles de développer des pratiques plus respectueuses de l’environnement et réduire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques.

Par exemple, dans le cadre du plan national Ecophyto 2+, une aide de 2 500 € a été mise en place pour encourager les agriculteurs à réduire de 50 % l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, ce qui inclut le recours au biocontrôle.

Des prêts bonifiés sont également proposés aux agriculteurs pour les aider à financer les équipements nécessaires au développement du biocontrôle. Ils permettent par exemple d’acheter des dispositifs pour libérer les macro-organismes dans les cultures ou des outils pour épandre les produits biocontrôle.

Enfin, des subventions peuvent être accordées pour encourager la recherche et le développement de nouvelles solutions de biocontrôle, que ce soit en milieu académique ou privé. Une aide bienvenue pour continuer à innover et proposer des produits toujours plus efficaces.

Pour en savoir plus sur les différentes aides disponibles, vous pouvez vous rapprocher de la chambre d’agriculture de votre département ou consulter le site du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.


Ce qu'il faut retenir :

  • Le biocontrôle repose sur des mécanismes naturels pour lutter contre les ravageurs (champignons, insectes, adventices...).
  • Ces méthodes de lutte biologique permettent de protéger les cultures tout en réduisant l'usage de produits chimiques.
  • Les principales méthodes de biocontrôle reposent sur l'utilisation de macro-organismes, micro-organismes, substances naturelles ou médiateurs chimiques.
  • Le développement du biocontrôle est encouragé en France, notamment via des délais de mise sur le marché raccourcis.
  • Plus de 500 solutions de biocontrôle sont autorisées en France, certaines accessibles aux jardiniers amateurs et d'autres réservées aux professionnels.
  • L'État octroie des aides et des subventions.

Les questions fréquentes que l'on se pose sur le biocontrôle :

Qu'est-ce qu'un désherbant biocontrôle ?

Quelle méthode de biocontrôle est bactéricide ?

Quelles familles font parties du biocontrôle ?


  • Arthur Verkinderen Arthur Verkinderen, Expert Phyto et protection des plantes chez Agryco
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