L'Assemblée nationale française a massivement exprimé son opposition au projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur mardi, renforçant ainsi la position du gouvernement. Ce vote, bien que non contraignant, a été salué par la ministre du Commerce extérieur, Sophie Primas, comme un "mandat démocratique" confortant la légitimité de la France à s'opposer à l'accord dans sa forme actuelle.
Un front uni contre l'accord
Avec 484 voix contre 70, les députés ont largement rejeté l'accord, tous bords politiques confondus. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a souligné que le projet ne garantissait pas des "conditions de concurrence loyales" pour les agriculteurs français. La Pologne a également rejoint la France dans son opposition, citant des inquiétudes similaires pour ses agriculteurs et la sécurité alimentaire.
Les agriculteurs maintiennent la pression
Parallèlement au débat parlementaire, les agriculteurs français ont intensifié leurs actions de protestation à travers le pays. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions, avec des tracteurs bloquant des routes et des sites stratégiques. À Strasbourg, des agriculteurs ont tenté d'approcher le Parlement européen pour exprimer leur mécontentement.
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont annoncé de nouvelles actions jusqu'à jeudi, ciblant notamment les administrations. Ces mobilisations reflètent un mécontentement persistant du monde agricole, malgré les promesses gouvernementales suite aux manifestations historiques de l'année précédente.
Des revendications multiples
Les syndicats agricoles dénoncent non seulement l'accord UE-Mercosur, mais aussi les contraintes réglementaires françaises qu'ils jugent trop strictes, notamment en matière de pesticides. Ils pointent du doigt ce qu'ils perçoivent comme une concurrence déloyale avec des pays aux normes moins contraignantes.
Alors que le débat sur l'accord UE-Mercosur se poursuit, avec un vote attendu au Sénat, la mobilisation des agriculteurs semble loin de s'essouffler, promettant un climat social tendu dans les semaines à venir.