Tempête Benjamin : vents violents, submersions et chantiers agricoles sous vigilance

La tempête Benjamin traverse aujourd’hui la France d’ouest en est, plaçant 17 départements en vigilance orange pour vents violents et vagues-submersion. Ce nouvel épisode automnal, annoncé par Météo-France, s’accompagne de rafales pouvant dépasser 130 km/h sur le littoral atlantique et 100 km/h dans les terres. Le monde agricole est invité à redoubler de prudence pour préserver récoltes, bâtiments et matériel.

Une dépression rapide et énergique

La tempête Benjamin s’est formée hier au large de l’Atlantique Nord avant de se creuser rapidement dans la nuit du 22 au 23 octobre.

Elle est portée par un jet-stream particulièrement actif, provoquant un gradient de pression très marqué entre Bretagne et Normandie.

Les premières rafales ont été observées dès l’aube sur la côte atlantique, tandis que de fortes pluies balaient une large moitié nord du pays.

Météo-France signale des risques accrus de vagues-submersion entre la Vendée et le Cotentin, avec des coefficients de marée encore élevés.

Des précipitations soutenues pourraient aussi engendrer des accumulations d’eau dans les zones de plaine et retarder les chantiers agricoles.

Des conséquences possibles pour les travaux agricoles

Pour les agriculteurs, cet épisode tombe en plein cœur de la campagne de semis d’automne et de la récolte des maïs et soja tardifs.

Les sols déjà gorgés d’eau dans certaines régions risquent de devenir difficilement praticables, tandis que les rafales pourraient dégrader les parcelles de maïs debout ou abîmer les bâches de stockage.

Les spécialistes conseillent d’anticiper toute intervention en plein champ avant le passage du front principal et de reporter les pulvérisations : les vents forts rendent toute application inefficace et risquée pour les cultures voisines.

Les matériels sensibles (cuves, serres, filets, panneaux, outils d’irrigation) doivent être arrimés ou rentrés pour éviter les dégâts.

Bâtiments et élevage sous surveillance

Les élevages sont également concernés. Dans les zones exposées, les éleveurs doivent sécuriser les bâtiments légers, fermer les ouvertures et vérifier les systèmes d’aération.

Les animaux en plein air doivent être rentrés ou abrités autant que possible, en particulier sur les plateaux ou zones côtières.

Les organisations agricoles rappellent également l’importance de prévoir des solutions de secours en cas de coupure d’électricité (groupe électrogène, alimentation de secours, eau).

Vigilance sur le littoral et les zones humides

La combinaison entre vent, pluie et marée renforce le risque de submersion littorale.

Les exploitations proches de l’océan, des estuaires ou des marais doivent surveiller leurs stockages et protéger les zones sensibles.

Des débordements ponctuels pourraient survenir dans les bas-fonds agricoles du Marais Poitevin, de la Charente et de la baie du Mont-Saint-Michel.

Les bons réflexes à adopter

• Reporter les interventions en plein champ et pulvérisations.
• Vérifier la fixation des serres, filets, bâches, abris légers.
• Mettre à l’abri les animaux et sécuriser les équipements électriques.
• Surveiller les parcelles proches de rivières ou du littoral.
• Consulter régulièrement les bulletins Météo-France et suivre les consignes locales.

« L’épisode Benjamin est typique des tempêtes de transition saisonnière », résume un prévisionniste de Météo-France.

« Il rappelle que les travaux agricoles d’automne doivent intégrer la variable climatique dans toute planification. »

La tempête Benjamin devrait se déplacer vers l’est d’ici vendredi matin, laissant place à un temps plus calme mais toujours instable. Les agriculteurs sont invités à faire remonter leurs observations et dégâts éventuels auprès des chambres d’agriculture et des assurances dès la fin de l’épisode.