
Le 17 mai, Hervé Morin, président de la Région Normandie, a annoncé son recours auprès du Conseil d'État contre le décret sur l'agrivoltaïsme, dénonçant des « dégâts irréversibles » pour l'agriculture. Il propose des critères stricts pour réguler ces projets et suggère d'installer des panneaux solaires sur des zones artificialisées. La Confédération paysanne soutient cette démarche, craignant une menace pour la souveraineté alimentaire.
« Des dégâts irréversibles »
Le 17 mai, Hervé Morin, président de la Région Normandie, a déclaré qu'il allait porter un recours auprès du Conseil d'État contre le décret concernant l'agrivoltaïsme. Il a précisé travailler en étroite collaboration avec la chambre d'agriculture régionale afin de définir des critères stricts pour réguler l'octroi de projets.
L'élu critique depuis plusieurs mois « les dégâts irréversibles » que pourraient engendrer les structures agrivoltaïques sur l'agriculture en Normandie. En raison de l'agrivoltaïsme, il existe un risque que des zones agricoles et d'élevages entières soient détruites par la présence de panneaux solaires. Selon un communiqué de presse de la Région, il y aurait un impact sur l'ensemble de l'industrie laitière : si la production de matière première cessait, les usines agroalimentaires de premier plan seraient en danger de fermeture, ce qui constituerait un coup fatal à cette filière d'élevage déjà vulnérable.
Une alternative proposée
D'un autre côté, Hervé Morin mettait en évidence le danger de la disparition des paysages bocagers. Il mettait en évidence le fait que la mise en place de panneaux solaires sur les zones artificialisées, telles que les parkings et les toitures, pourrait déjà grandement contribuer à diminuer nos dépenses énergétiques sans compromettre notre tissu agricole et nos paysages. Ignoré, il a pris la décision de faire appel au Conseil d'État.
Lors de la publication du décret en avril dernier, la Confédération paysanne a également annoncé qu'elle engagerait un recours auprès du Conseil d'État : En adoptant ce texte, le Gouvernement met même fin aux rares mesures de protection mises en place par le législateur afin de préserver les agriculteurs et les terres contre l'engouement des énergéticiens. Selon le syndicat agricole, l'installation de panneaux solaires photovoltaïques au sol constitue une menace pour notre souveraineté alimentaire.