
Alors que le printemps bat son plein, les marchés céréaliers affichent des évolutions contrastées, marquées par les effets combinés du climat, de la géopolitique et de la dynamique des échanges internationaux. Focus sur les principales cultures : blé, maïs et orge.
Blé tendre : entre stabilité et tension selon les échéances
Le marché du blé tendre montre un double visage cette semaine. Sur Euronext, le contrat de mai 2025 s'affiche à 201,75 €/t, en légère baisse (-1,50 €/t). Une correction qui s’explique par l’amélioration des conditions de culture en Russie et un ralentissement de la demande mondiale.
Côté marché physique, on observe à l’inverse une hausse à 194 €/t (Rendu Rouen). Une différence notable qui souligne la tension entre les fondamentaux du marché européen et les perspectives de récolte sur d’autres origines.
Maïs : stabilité globale, mais prudence sur les approvisionnements
Le maïs conserve une relative stabilité. Le contrat de juin sur Euronext reste à 195 €/t, tandis que le prix physique atteint 185 €/t à Bordeaux, en légère hausse (+0,75 €/t).
Les tensions viennent principalement de la concurrence des importations, notamment d'Amérique du Sud, et de l’impact attendu des conditions météo sur le maïs safrinha au Brésil. L’offre reste abondante mais l’évolution climatique pourrait changer la donne rapidement.
Orge fourragère : un léger repli dans un contexte concurrentiel
Du côté de l’orge, les prix reculent légèrement. À 179 €/t (Rendu Rouen), on observe une baisse de 1,50 €/t. Cette tendance est attribuée à la compétitivité croissante des origines russes et aux bonnes conditions de culture en mer Noire.
Un marché en équilibre précaire
Ces variations témoignent d’un marché céréalier en phase d’ajustement, tiraillé entre les perspectives de bonnes récoltes dans certaines régions du monde, des stocks relativement confortables, et une demande mondiale toujours incertaine.
Les prochaines semaines seront déterminantes, avec une météo clé dans les zones de production européennes et une attention particulière portée aux décisions politiques (quotas, restrictions à l’export, évolutions de la PAC…).
À surveiller : météo, logistique et commerce international
- Les pluies récentes en Europe du Nord pourraient booster le potentiel de rendement.
- Les tensions logistiques (notamment en mer Noire) pourraient perturber les flux.
- La volatilité des marchés financiers continue d’exercer une influence indirecte sur les cours agricoles.
En résumé
Le printemps 2025 s’ouvre sur un marché agricole qui cherche ses repères. Si les prix restent globalement stables, les signaux météo et géopolitiques peuvent rapidement provoquer des retournements. Plus que jamais, les opérateurs doivent conjuguer analyse technique, observation terrain et anticipation stratégique.