
Selon le dernier bulletin MARS du Centre commun de recherche de la Commission européenne, publié le 24 mars 2025, les cultures d'hiver à travers l'Union européenne présentent un état globalement satisfaisant à l'entrée du printemps. Les conditions météorologiques observées depuis le début de l’année ont, dans l’ensemble, favorisé une bonne implantation et un développement correct des cultures. Toutefois, certaines régions doivent faire face à des aléas climatiques qui pourraient compromettre les rendements dans les mois à venir.
Une situation contrastée en France
En France, la situation météorologique varie selon les régions. Si une partie du territoire bénéficie de conditions favorables, d’autres zones rencontrent des difficultés, principalement liées à un excès de précipitations.
- Un excès d'eau dans le nord du pays
- Des conditions plus favorables ailleurs
Les précipitations particulièrement abondantes enregistrées cet hiver dans le nord de la France ont engorgé les sols et perturbé la croissance des cultures d'hiver. En janvier, certaines régions ont connu des cumuls de pluie bien supérieurs aux normales saisonnières, entraînant une saturation des sols et, dans certains cas, l’asphyxie des racines des plantes. Bien que les conditions plus sèches du début du mois de mars aient permis un léger assainissement des terres agricoles, des séquelles persistent. Des pertes de rendement sont envisagées dans certaines parcelles, et certains agriculteurs pourraient être contraints de procéder à des ressemis avec des cultures de printemps ou d'été.
En revanche, les régions du centre-ouest et du sud de la France affichent une situation bien plus positive. Les conditions météorologiques y ont été plus équilibrées, avec des précipitations suffisantes mais non excessives, combinées à des températures relativement douces. Ces paramètres ont favorisé une bonne reprise des cultures d’hiver et la préparation des sols pour les semis de printemps.
Des disparités marquées à l'échelle européenne
Si la tendance générale est encourageante en Europe, des disparités régionales restent notables, avec des défis spécifiques à plusieurs pays.
- Un manque de précipitations en Europe centrale et orientale
- Des précipitations bénéfiques mais à surveiller dans la péninsule Ibérique
Une des principales préoccupations concerne un déficit hydrique observé dans plusieurs pays d’Europe centrale et orientale. En Roumanie occidentale et en Bulgarie, les faibles précipitations depuis le début de l’année ont limité la recharge hydrique des sols, rendant certaines terres particulièrement sèches à l’entrée du printemps. En Ukraine orientale, la situation est encore plus critique, avec un manque d’eau persistant depuis l’automne, ce qui a fortement entravé le développement des cultures d’hiver.
À l’inverse, la péninsule Ibérique a bénéficié de précipitations abondantes en janvier et début mars, permettant une restauration des niveaux d’humidité du sol après une période de sécheresse prolongée. Cette amélioration des réserves hydriques soutient actuellement une bonne reprise des cultures d’hiver. Toutefois, une nouvelle vague de précipitations excessives pourrait inverser cette dynamique en engorgeant les sols et en retardant les semis des cultures d’été.
Perspectives pour la saison à venir
Dans l’ensemble, le printemps 2025 s’annonce prometteur pour les cultures européennes, avec un état globalement satisfaisant des cultures d’hiver dans de nombreuses régions. Néanmoins, la situation reste évolutive, et les agriculteurs devront rester attentifs aux conditions météorologiques des prochaines semaines, qui joueront un rôle déterminant dans le développement des cultures.
Les principaux défis à venir concerneront la gestion des excès d’eau en France et en Europe de l’Ouest, ainsi que le risque de sécheresse en Europe centrale et orientale. Les prochains bulletins de suivi permettront d’affiner les prévisions et d’anticiper les ajustements nécessaires pour maximiser les rendements agricoles de cette campagne.