Des "coups de canon"
Dernièrement, le son des canons résonne à des intervalles réguliers dans plusieurs communes de la Haute-Garonne. Voici les explications qui justifient la persistance de ce phénomène.
La saison des détonations retentissantes a commencé en Haute-Garonne. En cette fin d'avril 2024, les échos des coups de canon se font entendre à Verfeil, ainsi que dans d'autres communes du département, marquant le retour de ces sons caractéristiques.
Les détonations des canons, survenant à intervalles réguliers, résonnent et captent souvent l'attention des habitants alentour, les agaçant parfois aussi.
Les habitants se questionnent chaque année
Chaque année, de nombreux habitants, en particulier ceux des zones périurbaines peu habitués à ce phénomène, se trouvent alarmés par des détonations dont ils ne connaissent pas l'origine...
Pour apaiser les préoccupations, les agriculteurs de Haute-Garonne à l'initiative de ce projet ont effectué une communication au printemps 2023. Ils envisagent probablement de renforcer leur communication dans un avenir proche.
Canons effaroucheurs dans les champs
Avec l'arrivée du printemps, l'activité de semis s'intensifie dans le département. Afin de protéger ces semis et garantir la réussite des cultures ainsi que les efforts des agriculteurs, des canons effaroucheurs ont été installés à travers les champs. Leur objectif est de repousser les oiseaux par des détonations, préservant ainsi les semences fraîchement plantées.
Protéger les semis
L'utilisation de canons effaroucheurs se révèle cruciale pour les agriculteurs pendant la période des semis. Tony Cal, un exploitant agricole établi à Castelmaurou, près de Toulouse, et membre éminent du bureau des jeunes agriculteurs du département 31, mettait l'accent en avril 2023, dans une déclaration à Actu Toulouse, sur cette nécessité.
Habituellement, nous installons des canons sonores du 15 avril au 15 mai, une période cruciale pour la germination des semences et le développement initial des plantes. Ces dispositifs jouent un rôle clé dans la protection de nos cultures pendant leur phase de germination vulnérable. À ce jour, ils se sont avérés être la solution la plus efficace.
Les tentatives d'utiliser des épouvantails se sont révélées infructueuses, les oiseaux préférant construire leurs nids sur ces derniers plutôt que de s'en éloigner. L'intention derrière l'utilisation des canons sonores n'est pas d'éliminer les oiseaux, comme les pigeons, mais de les dissuader de s'approcher de nos jeunes plants. Une germination compromise peut signifier la perte d'une récolte entière, occasionnant des coûts supplémentaires significatifs.
Prévenir des dommages significatifs
Connectés à des bouteilles de gaz et placés dans les champs, ces appareils produisent un bruit similaire à des coups de feu à une fréquence réglable. Ils deviennent ainsi des outils inestimables pour les agriculteurs dans la lutte contre les oiseaux qui convoitent leurs cultures. Ces derniers, en effet, sont capables de provoquer d'importants dégâts, occasionnant parfois des coûts supplémentaires de plusieurs milliers d'euros pour les semences.
Tony Cal estime que les dépenses, englobant les semences, le carburant diesel et la maintenance des équipements, oscillent entre 320 et 330 euros par hectare.
Quelques règles à suivre
L'installation des canons effaroucheurs est réglementée par des normes strictes, qui s'adaptent selon l'environnement. Leur mise en place s'avère plus ou moins complexe, que ce soit en milieu rural ou à proximité de Toulouse. Pour respecter la législation sur le bruit, il est impératif de positionner ces dispositifs à une distance comprise entre 250 et 300 mètres des zones d'habitation, en veillant à les orienter dans la direction opposée aux maisons.
L'utilisation de canons anti-oiseaux, aussi appelés « effaroucheurs d'oiseaux » ou « épouvantails à gaz », est réglementée par des normes précises. Ces normes sont généralement établies par les arrêtés municipaux, qui peuvent restreindre le nombre de détonations permises et définir des plages horaires spécifiques pour leur usage.
Des maires réglementent leur utilisation
En 2023, le maire d'une localité en Haute-Garonne a décidé de renforcer la régulation autour de l'usage des canons.
Le 17 avril 2023, Cédric Galey, le maire de Monès, une commune située au sud-ouest de Toulouse, a pris la décision de restreindre l'installation de canons à effaroucher à moins de 400 mètres des zones d'habitation. Cette action a été motivée par la mairie en réponse à « de nombreuses plaintes concernant l'usage de ces dispositifs dans notre ville et ses alentours ».
Face à la situation présente, le maire de cette petite commune de Haute-Garonne a estimé que l'utilisation de canons anti-oiseaux ou de dispositifs produisant des bruits puissants, en raison de leur intensité sonore et de la nature répétitive et fréquente des explosions, perturbe la quiétude publique.
20 minutes d'intervalle entre les détonations
Déjà en 2022, le maire de Sainte-Foy-de-Peyrolières en Haute-Garonne, François Vives, avait mis en place une mesure semblable. Celle-ci prohibait l'installation de canons à une distance inférieure à 400 mètres des zones résidentielles, tout en imposant une restriction sur la fréquence des détonations à un intervalle de 20 minutes. De plus, ces détonations étaient autorisées seulement durant des périodes spécifiquement définies et restreintes.
Cette disposition restera en application dans cette commune jusqu'à avril 2024.
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Cyril Combes, Rédacteur chez Agryco
