
Depuis la mi-juillet 2025, la région Auvergne-Rhône-Alpes est au cœur d’une campagne de vaccination sans précédent pour enrayer la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie virale grave des bovins. Après plusieurs semaines de mobilisation intense, plus de 80 % du cheptel concerné est désormais protégé. Une étape cruciale pour la filière bovine, fortement éprouvée depuis l’apparition des premiers foyers cet été.
Une épidémie contenue mais sous haute surveillance
Au 20 août 2025, 75 foyers ont été confirmés dans 40 élevages, principalement en Savoie et en Haute-Savoie. Aucun nouveau cas n’a été signalé depuis le 14 août, ce qui laisse entrevoir une stabilisation de la situation. Le zonage réglementaire reste cependant inchangé : un périmètre de 50 km autour des foyers où s’appliquent des restrictions strictes aux déplacements d’animaux.
Une campagne vaccinale intensive
La campagne de vaccination a débuté fin juillet, grâce à l’arrivée de vaccins en provenance d’Afrique du Sud. Depuis, environ 208 000 bovins ont été immunisés, soit 84 % du cheptel concerné. L’objectif est clair : créer une barrière immunitaire autour des foyers afin de stopper la propagation. La protection devient effective 21 jours après l’injection unique. Pour atteindre une telle couverture, vétérinaires libéraux, services de l’État et étudiants vétérinaires se sont fortement mobilisés.
Des effets secondaires surveillés de près
Si la vaccination est un succès, certains éleveurs ont signalé des réactions post-injection plus fréquentes que prévu, comme des inflammations locales ou une baisse de forme temporaire. Ces cas doivent être systématiquement déclarés à l’ANSES dans le cadre de la pharmacovigilance, afin d’assurer un suivi rigoureux de la campagne.
Des mesures sanitaires complémentaires
La vaccination ne suffit pas à elle seule à endiguer l’épidémie. Elle s’accompagne d’autres mesures strictes :
- abattage des cheptels infectés (dépeuplement) ;
- désinfection systématique des exploitations ;
- désinsectisation pour limiter la transmission par les insectes piqueurs ;
- contrôle renforcé des mouvements d’animaux.
Soutien fort des institutions
La Région Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place un plan de soutien exceptionnel. Des étudiants vétérinaires ont été mobilisés pour renforcer les équipes, des avances remboursables à taux zéro sont proposées aux éleveurs, et un accompagnement logistique vise à fluidifier la vaccination. De son côté, la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) a déployé des outils numériques de suivi et coordonné le mandatement des vétérinaires pour les opérations de vaccination, d’abattage ou de surveillance.
Conclusion
L’avancée rapide de la vaccination en Rhône-Alpes marque un tournant dans la lutte contre la DNC. Avec une couverture vaccinale de 84 %, soit plus de 200 000 bovins protégés, une protection qui devient effective au bout de trois semaines et des mesures de biosécurité appliquées sans relâche, la région peut espérer une maîtrise progressive de l’épidémie. Le soutien des pouvoirs publics et la vigilance collective des éleveurs constituent aujourd’hui les meilleures garanties pour sécuriser durablement la filière bovine régionale et nationale.