À quelques semaines de Noël, la FNSEA, principal syndicat agricole de France, n’exclut pas de nouvelles mobilisations face à ce qu’elle considère comme un blocage politique et un mépris persistant des revendications des agriculteurs.
Un ultimatum lancé par la FNSEA
Au micro de RTL, ce jeudi 12 décembre 2024, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a exprimé son inquiétude et sa détermination. Si le syndicat assure ne pas vouloir "prendre les fêtes de fin d’année en otage", Arnaud Rousseau estime qu’il y a une "urgence" à agir. Interrogé sur la possibilité de nouveaux blocages, il a déclaré : "Il est tout à fait possible que l’on se remette en action rapidement", n’excluant pas des mobilisations avant la fin de l’année.
L’inquiétude est également palpable. "On a peur que ça dérape, on n’a jamais eu aussi peur", a-t-il confié, évoquant les tensions croissantes dans les rangs des agriculteurs.
Des promesses non tenues et un dialogue bloqué
Depuis un an, les agriculteurs dénoncent le non-respect des promesses faites par le gouvernement. "Pour la deuxième fois, les promesses passent devant les agriculteurs", a déploré Arnaud Rousseau, soulignant l’absence d’interlocuteurs à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale et des récents bouleversements politiques.
Le syndicat réclame des mesures concrètes pour répondre à l’urgence économique du secteur : "De la trésorerie dans les exploitations, que les solutions s’appliquent et que les lois puissent se mettre en œuvre", insiste-t-il. "En agriculture, on a besoin de réponses immédiates", martèle le président de la FNSEA.
Une tension à son comble
Après douze mois de mobilisations, la tension est à son paroxysme. Les dernières semaines ont été marquées par de nombreux incidents : plus de 30 permanences parlementaires ont été prises pour cible par des agriculteurs en colère après le vote de la motion de censure. Ces actes traduisent une exaspération palpable. "Rien ne justifie la violence", affirme Arnaud Rousseau, tout en dénonçant "le spectacle affligeant" auquel les agriculteurs assistent. "Ils ont l’impression que l’on se moque d’eux."
"Je ne cautionne rien qui atteigne aux biens et aux personnes. Mais on ne peut pas pousser les gens à bout et s'étonner de réactions qui vont au-delà du raisonnable", a-t-il ajouté.
Une défiance face aux contrôles dans les fermes
Cette frustration s’illustre également par la défiance des agriculteurs envers les institutions. La semaine dernière, Arnaud Rousseau avait déclaré : "Pas de gouvernement, pas de contrôles dans nos fermes !". Une sortie qui avait suscité des réactions. Ce jeudi, il est revenu sur ses propos, jugeant que "ce n’est pas le bon moment" pour envoyer des contrôleurs dans les exploitations agricoles.
Alors que le futur Premier ministre doit être nommé ce jeudi, la FNSEA attend des réponses concrètes et immédiates pour calmer la colère qui couve dans les campagnes. À défaut, les fêtes de fin d’année pourraient bien être perturbées par un regain de mobilisation.