Les 4 et 5 décembre 2025, Arras accueille le 68ᵉ congrès de Légumes de France, en partenariat avec l’Association des producteurs d’endives de France (APEF). Au programme : pénurie de main-d’œuvre, transition bas carbone et avenir du maraîchage. Un rendez-vous stratégique pour les producteurs de légumes qui doivent à la fois recruter, investir et s’adapter à des attentes sociétales en pleine évolution.
Un congrès ancré dans l’actualité de la filière légumes
Organisé à Artois Expo (Arras), ce congrès réunit pendant deux jours l’ensemble de la filière légumes : maraîchers, producteurs sous serre, endiviers, organisations professionnelles, fournisseurs et partenaires techniques. Dans un contexte de coûts de production élevés, de tension sur la main-d’œuvre et de pression réglementaire, l’événement se veut un lieu d’échanges très concret sur les défis du quotidien comme sur les enjeux de long terme.
Légumes de France et ses partenaires annoncent un programme axé sur deux grands thèmes :
- La main-d’œuvre et le recrutement : comment continuer à trouver et fidéliser des salariés dans un métier saisonnier et exigeant ?
- Le maraîchage bas carbone : quels leviers pour réduire l’empreinte environnementale tout en restant économiquement viable ?
Main-d’œuvre : valoriser les métiers, affronter les pénuries
La première grande table ronde annoncée a pour fil conducteur une question très directe : « Valoriser nos métiers ou s’adapter à la pénurie de main-d’œuvre ? ». Face aux difficultés de recrutement, aux contraintes de saisonnalité et à la concurrence d’autres secteurs, les producteurs de légumes peinent à stabiliser leurs équipes.
Ce temps d’échange doit permettre de faire émerger des pistes concrètes :
- meilleure valorisation de l’image des métiers auprès du grand public et des jeunes ;
- organisation du travail, horaires, logement, transport, pour rendre les postes plus attractifs ;
- mobilisation des dispositifs d’aide au recrutement et à la formation (France Travail, OPCO, etc.) ;
- rôle des coopératives, OP et CUMA pour mutualiser certaines fonctions ou services RH.
Pour les exploitations présentes, l’enjeu est double : trouver des solutions opérationnelles dès 2026 et envoyer un message clair sur la volonté de la filière de proposer des emplois attractifs, qualifiés et durables.
Vers un maraîchage bas carbone, résilient et prospère ?
Le second temps fort du congrès est une table ronde consacrée à la transition environnementale : « Vers un maraîchage bas carbone, résilient et prospère ? ». Entre exigences climatiques, attentes des consommateurs, contraintes réglementaires et réalités économiques, les producteurs doivent trouver un nouveau point d’équilibre.
Seront notamment abordés :
- les leviers pour réduire l’empreinte carbone des exploitations (énergie, intrants, itinéraires techniques) ;
- l’adaptation au changement climatique (stress hydrique, aléas météo, protection des cultures) ;
- les opportunités de valorisation via des labels, démarches bas carbone ou cahiers des charges exigeants ;
- le financement des investissements (serres plus sobres, irrigation, équipements de tri/conditionnement).
L’objectif est d’illustrer que la transition ne se limite pas à une contrainte, mais peut devenir un levier de compétitivité et de différenciation sur les marchés, à condition d’être accompagnée et correctement rémunérée.
Un “Village des Légumes” pour renouer avec le grand public
En parallèle des travaux professionnels, le congrès s’accompagne d’un « Village des Légumes », ouvert aux scolaires et au grand public. Au programme : animation pédagogique, rencontres avec les producteurs, mise en avant des légumes de saison et des produits du territoire.
Pour la filière, c’est une occasion de :
- réaffirmer le lien entre producteurs et consommateurs ;
- sensibiliser aux réalités du métier, loin des clichés ;
- promouvoir la consommation de légumes frais, locaux et de saison ;
- faire passer des messages sur la qualité, la traçabilité et le rôle nutritionnel des légumes.
Pourquoi les producteurs ont intérêt à s’y rendre
Au-delà du programme officiel, le congrès reste un moment de réseau important : rencontrer d’autres producteurs, échanger sur les succès et les difficultés, découvrir de nouvelles solutions techniques ou organisationnelles, identifier des partenaires commerciaux ou institutionnels.
Pour un maraîcher ou un légumier, participer au congrès d’Arras, c’est :
- prendre de la hauteur sur les enjeux de main-d’œuvre et d’organisation ;
- faire le point sur les exigences environnementales à venir et les outils pour y répondre ;
- anticiper l’avenir de la filière légumes dans un contexte de forts ajustements (coûts, climat, attentes sociétales).