
Dans un contexte de tensions croissantes au sein du monde agricole, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a dévoilé mardi à Fabrezan (Aude) un plan de soutien financier pour les exploitants les plus touchés. Cette initiative répond aux revendications portées par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, principaux syndicats du secteur.
Deux dispositifs de prêts pour soulager les trésoreries
Le premier volet du plan prévoit un prêt à court terme destiné aux agriculteurs confrontés à des difficultés passagères. L'État s'engage à négocier avec les banques pour obtenir des taux d'intérêt avantageux, oscillant entre 1,5 et 2%.
Pour les exploitations dont la pérennité est menacée, un second dispositif propose des prêts à plus long terme, sur 5 à 7 ans, avec une garantie de l'État à hauteur de 50%. Concrètement, en cas de faillite de l'agriculteur, l'État prendra en charge la moitié du remboursement du prêt.
Renforcement des aides existantes
Annie Genevard a également annoncé une augmentation substantielle de l'enveloppe dédiée à l'exonération partielle des cotisations sociales. Le budget passe ainsi de 30 à 50 millions d'euros pour l'année 2024, offrant un répit supplémentaire aux exploitants les plus fragilisés.
Accueil mitigé et nouvelles mobilisations en vue
Si ces mesures visent à apaiser les tensions, certains représentants du monde agricole restent sceptiques. Frédéric Rouanet, à la tête du syndicat des vignerons de l'Aude, a exprimé des réserves, craignant un simple "effet d'annonce".
La ministre a profité de son déplacement pour présenter 48 projets bénéficiant du fonds hydraulique agricole, doté de 20 millions d'euros. Ces initiatives visent à sécuriser l'accès à l'eau des exploitations, un enjeu crucial face aux défis climatiques.
Malgré ces annonces, la grogne persiste dans certaines régions. La Coordination Rurale du Lot-et-Garonne a d'ores et déjà appelé à de nouvelles actions de protestation à la mi-novembre, signe que le dialogue entre le gouvernement et la profession agricole reste tendu.