Vendée : un pari sur une paille plus écologique

  • Mis à jour : 23 Octobre 2025   |   Publié : 12 Avril 2024
  • Temps de lecture : 1 minutes
Vendée : un pari sur une paille plus écologique

Le miscanthus, nouvel or blond ?

Située à Nieul-le-Dolent, la Ferme de la Guibretière a découvert les remarquables vertus du miscanthus. Elle lance maintenant sa production, qui sera utilisée pour fabriquer du paillage et de la litière.

Situé dans le cadre idyllique de Nieul-le-Dolent en Vendée, le charmant village de La Guibretière est le reflet parfait de l'agriculture familiale. Au sein de la SCEA La Guibretière, Freddy et Isabelle Raynond ont pris les commandes de la ferme familiale en 1989, menant l'entreprise vers le succès grâce à une stratégie de diversification astucieuse de leurs activités.

Au lieu de continuer l'élevage bovin traditionnel de leurs prédécesseurs, le couple a opté pour une orientation vers l'élevage de chèvres, possédant à présent un troupeau de 450 chèvres laitières. Parallèlement, ils ont considérablement développé leur production céréalière et offrent une gamme variée de services liés aux travaux agricoles.

Une évolution continue

L'agriculture continue de progresser et d'évoluer, manifestant un engagement sans faille pour l'optimisation de ses pratiques. Elle adopte une posture proactive, se tenant au courant des tendances actuelles et des nouveaux défis environnementaux. Cette démarche s'appuie sur l'adaptabilité et l'innovation, illustrant une stratégie réfléchie et à la pointe de la modernité.

Par exemple, elle se distingue comme l'une des précurseuses dans le déploiement de panneaux solaires photovoltaïques sur les toits de ses bâtiments, une démarche pionnière initiée en 2011.

Une nouvelle culture plus responsable

Aujourd'hui, la Guibretière adopte une vision innovante et plus écoresponsable de l'agriculture en intégrant le miscanthus. Cette culture se distingue par son caractère durable, responsable et respectueux de l'environnement.

Lancée par Anaïs, la plus jeune fille de Freddy et Isabelle Raynond, cette initiative est un témoignage de la coopération familiale. À l'âge de 24 ans, Anaïs, une fleuriste qualifiée de formation, a décidé de se lancer dans l'entreprise familiale, en faisant équipe avec ses parents et ses frères, Alexandre et Aurélien, qui ont déjà laissé leur empreinte dans l'entreprise.

La jeune femme s'est réinscrite à l'école, poursuivant l'objectif d'obtenir un Master en management de la relation client et en marketing digital à l'Ifacom de La Ferrière. Elle ambitionne de prendre en main la commercialisation de Gramenova, un nouveau produit prometteur pour l'avenir.

Pourquoi opter pour le miscanthus ? « C'est une option de culture à la fois responsable et contemporaine, proposant une solution écologique viable pour divers marchés », explique Anaïs Raynond.

Paillage et litière

Originaire d'Asie, cette imposante graminée a fait son apparition en France au début des années 2000. Au premier abord, elle rappelle le roseau par sa verdure éclatante. Cependant, au fil du temps, elle se métamorphose, adoptant une nuance dorée semblable à celle de la paille ou de la pampa lorsqu'elle atteint sa pleine maturité et se dessèche. Les longues tiges, une fois desséchées, sont récoltées et transformées en copeaux, exploitant ainsi leur beauté éphémère.

Sa culture se répand rapidement, valorisée pour ses nombreuses vertus. « Non seulement elle fait office de paillis horticole de choix, mais elle sert également de litière pour les animaux, avec une capacité d'absorption trois fois supérieure à celle de la paille », souligne Anaïs. Elle met ainsi en avant les nombreux atouts de cette plante, désormais considérée comme une précieuse ressource, un véritable or blond.

C’est une plante autonome qui ne nécessite ni engrais, ni traitement ni irrigation sauf la première année lorsqu’on plante les rhizomes. Mais ensuite, la plante va pousser pendant une vingtaine d’années sans qu’on intervienne.

Anaïs Raynond

41 hectares de bouts de champs optimisés

En 2019, Freddy, le père d'Anaïs, a introduit ses premiers rhizomes. Il partage : « Chaque parcelle de notre terre a été optimisée grâce à cette culture. » De ce fait, neuf hectares, jadis sous-exploités ou abandonnés, ont été efficacement mis en valeur.

La première récolte de l'année a généré 150 tonnes de miscanthus, qui ont été transformées en paillage et litière, captivant l'intérêt d'agriculteurs comme le maraîcher bio de la Brunetière. Elle met en avant, « C'est une alternative remarquable aux bâches plastiques, qui seront bientôt interdites pour les agriculteurs bio en 2025. Cela convient parfaitement aussi bien pour les massifs de jardins privés que pour les paysagistes, grâce à un PH neutre », insiste-t-elle.

En se décomposant, elle enrichit les sols en matière organique et améliore leur structure. Freddy affirme qu'elle aide aussi à freiner la croissance des mauvaises herbes et à conserver l'humidité essentielle au sol.

Le miscanthus est très apprécié des éleveurs pour ses remarquables capacités d'absorption, ce qui le rend parfait comme litière. « Nous le choisissons pour notre cheptel caprin, mais il trouve aussi une grande popularité auprès des élevages équins et avicoles. »

Une troisième possibilité de marché prometteuse pour la ferme réside dans le secteur du combustible. En effet, le miscanthus peut être transformé en biomasse sous forme de pellets, offrant ainsi une alternative énergétique intéressante.

Actuellement, dans la campagne de Nieul, 23 hectares sont naturellement dédiés à la culture de l'herbe à éléphant, également connue sous ce nom. Cette année, nous avons l'intention d'élargir notre plantation de 18 hectares supplémentaires. Animés par l'ambition de devenir une référence dans le secteur de cette culture naissante, nous envisageons d'en tirer profit pour bénéficier une multitude de secteurs, allant de l'agriculture et l'horticulture au paysagisme, en passant par les collectivités, l'élevage, le maraîchage, et sans oublier l'usage par les particuliers. Anaïs partage cette vision avec un enthousiasme contagieux.


  • Cyril Combes Cyril Combes, Rédacteur chez Agryco
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